Voici la déclaration de la CFE CGC Adecco lue lors du Comité Central d’Entreprise du mercredi 11 février et du Comité d’Etablissement du jeudi 12 février :
Pour ne citer que les plus grosses des dizaines d’acquisitions réalisées à travers le monde, nous rappelons que le groupe Adecco a su trouver 800 millions d’euros en 2007 pour reprendre Tuja Group, en Allemagne. Trois mois plus tard, c’était 219 millions qui étaient mobilisés pour reprendre l’allemand DIS.
En juin 2008, alors que nos services RH mettaient la dernière main à la préparation de ce PSE, c’est 1,6 milliard que le groupe s’apprêtait à débourser pour reprendre le britannique Michaël Page. L’affaire ne s’étant pas conclue, c’est le néerlandais DNC qu’Adecco reprenait trois mois plus tard pour 58 millions d’euros.
Aujourd’hui, pour réorganiser l’entreprise en France, principal bastion et moteur du groupe, celui-ci ne trouve que trois petites dizaines de millions d’euros à investir. Et encore, faudrait-il connaître plus précisément le détail des dépenses engagées.
Se défaire ainsi, à petit prix, de ses salariés prétendument excédentaires, n’est pas digne du leader mondial des ressources humaines. C’est une mauvaise action. C’est de plus un bien piètre message envoyé aux salariés permanents et intérimaires, présents et à venir et à la société civile.
Bien sûr, des avancées ont eu lieu au cours des négociations, même si celles-ci se faisaient à partir d’une base médiocre. Mais le résultat final est de toute façon très insuffisant. Adecco : « peut mieux faire ».
Nous exprimons aussi notre désaccord sur la définition imposée par l’entreprise des catégories professionnelles. Celles-ci, beaucoup trop restrictives et souvent limitées à un poste, auront pour conséquence directe de limiter les possibilités de reclassement des salariés.
Par ailleurs, au moment où le groupe Adecco s’apprête à mettre à la charge de la collectivité des centaines de salariés qui pourtant lui avaient fait confiance, nous rappelons aussi les sommes colossales engrangées par le groupe Adecco, au titre de recalculs d’allègements, -s’ajoutant aux allègements courants – c’est-à-dire de l’argent public. Une bonne part de cet argent aurait pu être consacré à améliorer les conditions des salariés impactés dont plusieurs centaines vont devoir affronter sur un marché de l’emploi sinistré. Certains d’entre eux risquent de se retrouver dans des situations insolubles.
De plus, le PSE décidé pour des raisons purement structurelles mais rattrapé par des motifs conjoncturels aurait dû donner lieu à davantage d’écoute et de dialogue des instances représentatives du personnel. Celles-ci sont, certes, perfectibles mais c’était sans doute l’occasion, la triste occasion, d’établir un dialogue adulte et équilibré avec elles. Les pressions, la précipitation, le rythme imposé et souvent les blocages de communication ont empêché un débat serein que nécessitait un tel enjeu. Sur ce point aussi, Adecco : « peut mieux faire ».
Enfin, la CFE CGC met en garde la direction contre le démontage de l’entreprise qui filialise et externalise à tour de bras tout en supprimant des centaines d’emplois de cadres au nom d’une folle course à la rentabilité immédiate que les salariés risquent de payer très chèrement à terme. Nous ne laisserons pas faire et rappelons à Mr Dieter Scheiff que les salariés Adecco n’ont pas de « golden parachutes ».
Dès à présent, la CFE CGC continue, et plus que jamais, à défendre les salariés, tous les salariés, cadres et non cadres, permanents et intérimaires, contre les excès de la logique économique.”
Villeurbanne le 11 février 2009