On commencera, pour la forme, par s’interroger sur l’extrême discrétion de la presse au sujet de cette journée pourtant essentielle pour un groupe coté en bourse. C’est en effet aujourd’hui même que se tient à Lausanne, dans un climat morose, au sens propre comme figuré, l’Assemblée générale annuelle 2025 des actionnaires du groupe Adecco, mais aucun des grands titres de presse, fut-elle économique, n’a cru devoir répercuter l’information. Un peu comme si, pour des raisons que nous ignorons, cette convention devait demeurer dissimulée aux yeux du grand public.

L’Assemblée générale des actionnaires, sorte de rave party (prononcer et comprendre “rêve parti”) un peu mondaine, réunissant les représentants de ceux qui détiennent l’entreprise dont nombre de “petits porteurs”, demeure un rituel attendu par les analystes financiers bien qu’il ne s’y échange que bien rarement d’inestimables secrets. Ce n’est jamais dans ce genre d’assemblée formelle que se jouent les destinées des entreprises.

Il sera néanmoins cette année rappelé aux actionnaires le contexte difficile dans lequel évolue le groupe (monde) mais aussi une profession mise à mal par la conjoncture que nous connaissons tous.

L’ensemble des indicateurs s’affichent à la baisse

Sans surprise, l’ensemble des indicateurs sont passés au rouge ou tout au moins en négatif (CA, marge brute, EBITA, résultats…) avec de significatives disparités selon les régions du monde. Même si le groupe Adecco, monde bien entendu, affiche fièrement la plus faible baisse de chiffre d’affaires des trois majors, à -3%, contre -5% pour Randstad et -6% pour Manpower, son EBITA subit un recul sévère (à deux chiffres…).

Quant à Lee Hecht Harrison (LHH), après une nouvelle baisse de ses CA, EBITA, rentabilité et une succession de dépréciations financières, rien ne semble plus devoir endiguer une descente aux enfers annoncée.

S’ajoute à cette conjoncture difficile le poids de l’endettement du groupe, notamment dû mais pas seulement à l’acquisition à un prix exorbitant du groupe Akka dont le retour sur investissement se fait attendre. Un endettement que ne parvient pas à résorber, ou pas assez rapidement, le groupe malgré une baisse considérable des coûts et frais généraux.

Retour au réel pour les actionnaires

Cette situation d’endettement contraint la direction du groupe à supprimer, dès cette année, la garantie de dividende promise aux actionnaires indépendamment des résultats du groupe. Cette mesure extrême sera évoquée publiquement aujourd’hui même, quelles que soient les conséquences de cette annonce. Ambiance garantie ! Le groupe semble ne plus disposer d’aucune autre marge de manœuvre suffisante en regard de la situation. Adecco va donc continuer de réduire drastiquement la part de ses résultats affectés à l’actionnariat, une part qui avait dépassé les 80% il y a encore quelques années…(lire nos nombreux articles sur le sujet et notamment “Adecco chouchoute ses actionnaires“)

La France perd son titre de 1er contributeur du groupe

La nouvelle agira un peu comme un électrochoc pour les plus anciens d’entre nous, puisque pour la première fois dans l’histoire du groupe, la France, son berceau historique, cède la première place de contributeur du groupe à l’entité “Europe du Sud”, c’est-à-dire l’Italie et surtout la zone ibérique (Espagne, Portugal) qui progresse significativement. Du jamais vu à ce jour. Nous avons eu beau alerter à temps et à contretemps et dénoncer ce qui devait l’être, rien n’y a fait et le réveil risque d’être douloureux.

De plus, selon les derniers indicateurs disponibles et contrairement au groupe dans son ensemble qui continue à acquérir des parts de marché, la France continue d’en perdre.

L’expert du CSE Central est présent aujourd’hui à cette assemblée des actionnaires

Notre expert auprès du CSE Central est aujourd’hui présent à Lausanne et porte la voix de vos élus dans cette instance avec notamment quelques questions essentielles portant en synthèse sur :

– la stratégie globale que compte adopter la direction France suite aux indicateurs évoqués ci-dessus et notamment au passage de la France au deuxième rang des contributeurs.

– le plan de restructuration en cours et notamment une question sur un possible plan social en 2025-2026.

– La plausible et même évidente réduction des effectifs consécutive au déploiement des outils d’intelligence artificielle (IA).

– La stratégie de l’entreprise pour répondre à l’évolution problématique de LHH.

– Le plan d’action éventuel pour poursuivre le redressement de la zone Amérique du Nord

Vous pouvez continuer à compter sur nous pour vous informer dès que nous disposerons d’éléments nouveaux sur ces sujets.

7 Commentaires

  1. A voir si la direction du groupe prendra les mesures nécessaires. Je commence à douter mais on verra bien
    Oui attendons les retours de l’expert

  2. La stratégie globale mdr elle est mauvaise depuis 10ans la stratégie !!
    C est pas la stratégie qu il faut changer
    C est ceux qui la décident
    Et faire preuve de respect pour les collaborateurs en faisant un PSE au lieu de chercher à tout prix à gagner du fric
    Quelle dégringolade

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