Bon, du calme, pas pour vous ni pour nous mais, en l’occurrence, pour les actionnaires. Ces derniers viennent d’apprendre lors de l’assemblée générale annuelle, moment tant attendu par les investisseurs, que le dividende qui leur sera versé à compter de mercredi s’élève à 2,50 francs suisses par action. Même montant que l’an dernier et les années précédentes. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, nous apprenons que l’ensemble des membres du conseil d’administration ont été élus brillamment réélus pour un mandat d’un an. Comme dirait l’autre, tu ne mords pas la main qui te nourrit ! Enfin, cerise sur le gâteau bien crémeux, grâce à l’élection d’une certaine Rachel Duan, le conseil d’administration peut s’enorgueillir d’une stricte parité des sexes. Nous nageons décidément dans un océan de félicité…
A la lecture de ces nouvelles, comment ne pas avoir à l’esprit cette définition de l’actionnaire, gestionnaire passif de l’activité des autres. Que son auteur soit ici remercié de cette fulgurance, véritable raccourci de génie. Mais pourtant, nous lui préférons celle de Luc Fayard : “actionnaire, personne morale amorale, affectée d’un trouble
oculaire spécifique : dans des comptes financiers, elle ne peut lire que
la ligne du bas, celle du résultat”.
Mais le plus extraordinaire dans l’affaire, si l’on ose dire, c’est le maintien du dividende à un taux élevé quels que soient les résultats et la conjoncture subie. Depuis 2018, le dividendes est garanti à hauteur de 2,50 francs suisses. Année record en 2019 : 2,50 CHF. Année difficile en 2020 : 2,50 CHF. En gros, (très) cher actionnaire, pile tu gagnes, face tu gagnes et tranche… tu gagnes encore ! Adecco Zurich se lance dans le social en inventant le dividende maximum garanti (DMG)
Pendant ce temps, loin des flonflons de la fête, des confettis et des flutes pétillantes, les équipes se donnent sans compter pour une rémunération qu’on ne sait plus comment leur raboter par mille pingreries, subterfuges et autres systèmes de rémunération ésotériques.
C'est à vomir !!