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| Le gavage n’est pas toujours un acte de barbarie |
En conformité avec la décision votée lors de la dernière Assemblée générale du groupe, en avril dernier, Adecco vient d’annuler plus de trois millions d’actions qu’il avait rachetées. La procédure de rachat d’actions par un groupe coté en bourse n’a, en soi, rien de rare, ni d’extraordinaire puisqu’elle permet le plus souvent d’assainir une situation et de reconstituer les capitaux propres. Mais dans le cas d’Adecco, il s’agit bien d’un rachat de titres pour les annuler avec, pour corollaire, la réduction à même hauteur du capital social. Il s’agit aussi et surtout d’augmenter la valeur des actions et par conséquent la rémunération des actionnaires tout en améliorant l’attractivité du groupe sur les marchés financiers.
L’un de nos experts au Comité central d’entreprise nous confiait, il y a quelques années – ce n’est en effet pas la première fois que le groupe procède de la sorte -, que l’on pouvait assimiler la démarche à une opération purement patrimoniale. Les actionnaires votent pour les actionnaires une mesure qui enrichit… les actionnaires. Pas belle la vie ? Le rachat d’action est financé par le pactole du CICE, c’est-à-dire de l’argent public, mais de précédentes opérations, avant le CICE, certains s’en souviendront peut-être, avaient été financées par le crédit. Pour faire simple, le groupe emprunte au taux que l’on imagine qui, sans être usurier n’en a pas moins toujours été étrangement élevé, afin de racheter, pour les détruire, quantité d’actions. Résultat de l’opération, au réseau il revient de payer le montant emprunté auquel s’ajoutent des intérêts prohibitifs et aux actionnaires les confortables dividendes d’une valeur-refuge. Message à peine subliminal à leur endroit : quand tout semble incertain ou même s’écroule, achetez des titres Adecco, le dividende est garanti par l’argent public d’une part et les efforts du réseau d’autre part.
Nous développerons, bien sûr, mais il n’est pas bien difficile de faire le lien avec le niveau des budgets imposés, les pressions subies, les reportings obsessionnels et les diminutions drastiques de coûts…. Il ne sert à rien, comme le font certains, de se plaindre des niveaux de salaire et de la pression si l’on ne comprend pas que nous sommes des instruments au centre d’une gigantesque opération de captation de richesses et qu’il est nécessaire de placer la négociation à son juste niveau. Ce que nous nous efforçons de faire au quotidien.
En cette année d’élection professionnelle beaucoup ont choisi de se taire sur l’essentiel mais ce n’est pas et ne sera jamais notre choix, un choix uniquement guidé par l’intérêt de tous nos collègues en quête de sens, de reconnaissance et d’une rémunération correcte. Aidez-nous à vous aider en soutenant notre action, en adhérant au syndicat qui vous dit clairement les choses et, dans quelques mois, en votant évidemment pour nous.
Vendredi, découvrez sur ce blog notre nouveau tract…
Pas question de se taire sur l'essentiel. Vous pouvez compter sur ma voix !