On ne compte plus les départs, volontaires, semi-volontaires, volontaires ou forcés. C’est une réalité qu’aucune statistique ne parvient à vraiment camoufler. De nombreux collègues, peu enclins à la résistance et à l’engagement collectif choisissent de prendre la poudre d’escampette pour, imaginent-ils légitimement, mettre fin à une situation devenue intenable. L’expérience nous prouve largement qu’à force de ne pas se battre on finit immanquablement par retrouver les mêmes problèmes ailleurs. Cette fuite des talents et des bonnes volontés pose un premier problème de perte de savoir, de savoir-faire et de mémoire pour l’entreprise. Chaque départ d’un collaborateur expérimenté et au sommet de son art provoque immanquablement un déficit de chiffres d’affaires et d’activité même si cette notion reste le plus souvent difficile à évaluer précisément. Sans parler du tissu relationnel, de la valeur d’exemple et de tous ces atouts humains qu’aucun logiciel ne remplacera jamais. On mesure aujourd’hui les conséquences et résultats de ce sauve-qui-peut qui n’en est qu’à ses balbutiements…

Ces départs résonnent le plus souvent comme un échec aux oreilles de la direction qui n’a pas su ou pu retenir le salarié désireux d’aller s’ébattre dans une herbe qu’il estime, à tort ou à raison, plus verte ailleurs. Même si la rémunération occupe le plus souvent un rôle de premier plan dans cette décision, elle est loin de représenter la seule explication. Manque de moyens, absence de perspectives, politique erratique et illisible, reconnaissance aux abonnés absents et autres manquements et frustrations expliquent pèsent tout aussi lourd dans les décisions de quitter l’entreprise qu’une rémunération indigente.

L’autre problème essentiel, c’est le remplacement, lorsqu’il est autorisé…, des sortants. Quelle que soit la région, les recrutements sont devenus de véritables casse-tête en même temps que d’éreintants parcours du combattant. Elles sont loin les fanfaronnades du style “Si tu n’est pas content, tu prends la porte, il y en a cinquante (ou même cent) qui attendent dehors !”. Aujourd’hui, il n’y a plus personne qui attend derrière la porte et trouver un Directeur d’agence ou un recruteur en Normandie, dans l’Est, le Sud, le Nord ou ailleurs relève de la gageure. Il est demandé au Directeur d’agence submergé par sa charge de travail et une équipe incomplète de se démener pour trouver lui-même, non l’oiseau rare ou le mouton à cinq pattes mais simplement le candidat qui acceptera une charge de travail écrasante contre un salaire modeste dans un contexte professionnel ultra-procéduré. Plus question de rêver au mouton à cinq pattes et pratiquement plus d’espoir d’en trouver à quatre non plus : il faut faire avec le marché du travail tel qu’il se présente. Et pourtant, nous le savons et l’avons plusieurs fois dénoncé, les salaires offerts à l’externe surpassent généralement ceux des collègues en poste depuis de nombreuses années… C’est dire les difficultés de la situation actuelle et la nécessité de fidéliser les salariés en place !

2 Commentaires

  1. De plus en plus de départs, des gens fatigués et lassés non pas du métier mais des conditions. Combien de départs à la retraite chez Adecco ? Très peu en fait alors pourquoi ?

  2. Encore un départ sur le Nord, d’une personne emblématique de la société, “plus en phase avec les valeurs Adecco” , un coup dur…

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