le cadre de la future réforme de l’assurance chômage, François Hommeril a
rappelé la ferme opposition de la CFE-CGC à une possible dégressivité
ou plafonnement des allocations pour les cadres. Deux pistes
inacceptables alors que ceux-ci sont les principaux contributeurs nets
du régime.
Alors que l’État a repris la main sur le dossier de l’assurance chômage,
et engagé une phase de consultations avec les partenaires sociaux en
vue d’une prochaine réforme portant notamment sur les règles
d’indemnisation, les cadres sont dans le viseur de l’exécutif. Reprenant une petite musique déjà entonnée à l’été 2018,
le gouvernement songe en effet à diminuer les droits des cadres par la
possible mise en place d’une dégressivité ou d’un plafonnement de leurs
allocations.
- Les cadres contribuent pour 42 % aux ressources du régime et ne reçoivent que 15 % des allocations
François Hommeril a réaffirmé la vive opposition de la CFE-CGC à toute
forme de discrimination à l’encontre des cadres, qui contribuent déjà
énormément à la solidarité du régime. « Dans un système assuranciel
comme l’assurance chômage, il y a une logique de répartition entre les
niveaux de cotisations et d’allocations. Rompre ce principe serait
scandaleux et inefficace ». Chiffres à l’appui : « Aujourd’hui,
42 % des ressources du régime sont assurées par des cotisations sur les
salaires des cadres qui ne reçoivent que 15 % des allocations. C’est
grâce aux cadres et à leurs 10 milliards d’euros de contributions nettes
que l’on peut verser des allocations aux personnes éloignées de
l’emploi et préserver un haut niveau de solidarité inter-catégorielle
auquel nous sommes attachés. »
- Des arguments fallacieux sur le chômage des cadres
chômage des plus hauts revenus est aussi battu en brèche par les faits puisque seulement 900 personnes
ont touché, en 2017, l’allocation maximale (7 454 euros brut par mois
soit 4 plafonds de la sécurité sociale), c’est-à-dire 0,03 % des
bénéficiaires ! La réalité est toute autre : pour un cadre au chômage,
la moyenne de l’allocation est de l’ordre de 2 500 euros. « Au-delà du faible taux de chômage des cadres (moins de 4 %), il y a les réalités individuelles, rappelle par ailleurs François Hommeril. Un
cadre qui a travaillé et cotisé toute sa carrière, et qui se retrouve
au chômage à 50 ans, va avoir énormément de mal à retrouver un travail
de même niveau. »
Pour la CFE-CGC, la possible
instauration d’une dégressivité des allocations ou d’un plafonnement des
indemnisations des cadres s’apparente donc à des propositions
populistes, à la fois iniques et inefficaces. « C’est un très mauvais signal envoyé par le gouvernement, s’insurge François Hommeril. Parce
qu’on a fait des études, qu’on s’est investi dans son travail, il
faudrait cotiser toujours plus et recevoir toujours moins ? C’est
inacceptable. Je l’ai redit à Muriel Pénicaud. »
Au rdv avec @murielpenicaud : @fhommeril @CFECGC a dit, tout le mal qu’il pense du projet #assurancechômage.
C’était un peu un dialogue de sourd. Il n’y a que des arguments de
mauvaise foi, c’est le mythe du cadre au chômage qui se paie deux ans au
Bahamas https://t.co/i2eEP4G02C pic.twitter.com/3rrRjLyOb5— CFE-CGC (@CFECGC) 5 mars 2019
- La CFE-CGC reste mobilisée
CFE-CGC continuera de faire valoir ses positions tout au long de la
concertation afin de préserver un système d’assurance chômage
assurantiel et contributif.