Cette situation peut sembler aberrante, folle même, mais notre interlocuteur serait, semble-t-il, loin de représenter un cas isolé. Aujourd’hui, pour un alternant, signer un CDI peut entrainer une baisse sensible de ses ressources.
La formation en alternance ne manque pas d’avantages, tant pour l’alternant lui-même que pour l’entreprise. Obtenir un diplôme tout en se frottant à l’entreprise et aux contraintes de la vraie vie constitue un solide atout pour l’étudiant dont le profil moins “universitaire” conviendra souvent mieux aux besoins du monde du travail.
Le principal avantage des formations en alternance c’est, en effet, de pouvoir se former concrètement sur le terrain avec des professionnels, en situation réelle dans des entreprises qu’avec un peu de chance l’alternant finira par intégrer une fois son diplôme obtenu. A l’issue de cette super période de préavis, de fait, le risque de se tromper se trouve réduit d’autant pour les deux parties. C’est aussi souvent l’occasion, pour l’étudiant, de modifier sa trajectoire si il vient à réaliser qu’il fait fausse route et que l’orientation choisie ne correspond qu’insuffisamment (ou pas du tout) à ses aspirations.
Mais ce n’est et ce ne peut-être qu’une situation de formation, évidemment moins rémunérée que celle de production, lorsque l’alternant parvient à intégrer l’entreprise à temps plein, si possible en CDI. Et pourtant… L’un d’entre eux vient de nous confier que le fameux CDI tant attendu aura abouti pour lui à une sévère baisse de ses ressources. Incroyable mais vrai et, de plus, la situation n’aurait rien de rare. L’explication s’avère aussi simple que révoltante. Embauché en CDI avec un salaire au ras des pâquerettes, notre collègue a vu sa prime d’activité divisée par cinq en même temps qu’il perdait la prime mobilité que lui octroyait la CAF. N’oublions jamais qu’en France, c’est l’argent public qui permet de camoufler la situation réelle des salariés et de la pauvreté en général. L’argent public d’un pays ruiné, endetté à hauteur de 3 000 milliards d’euros, sans parler de l’inquiétante “dette grise” mais ce n’est pas le débat du jour.
Notre collègue alternant évoque avec nostalgie sa période de formation durant laquelle il réussissait même à épargner ce qui lui est devenu rigoureusement impossible. Une fois payé son loyer, il lui reste à se nourrir exclusivement de pâtes et de riz achetés au Lidl du coin. Pour les fruits et légumes, il lui faut attendre les week-ends passés chez ses parents pour y accéder. D’ailleurs, au train où vont les choses dans un contexte d’inflation galopante, la préconisation santé de cinq fruits et légumes par jour relèvera bientôt de la galéjade. Et inutile d’évoquer l’Ukraine, Poutine, le réchauffement climatique, ou les extra-terrestres pour expliquer une inflation qui relève davantage d’escroquerie en bande organisée que de fatalité.
A la recherche d’un discours vrai, éloigné des galimatias de la pensée unique et du gloubi-boulga bienpensant, ce collègue rejoint la CFE-CGC Adecco, conscient qu’une vie professionnelle éloignée de toute communauté organisée devient de plus en plus périlleuse et précaire…
Demain, ne manquez pas nos informations sur “Pyramide 4, la saga de l’été”
Des annonces cette semaine ? on a des call qui arrivent
Qu’est ce que vous avez contre Lidl ? Le Lidl du coin ? Vous voulez dire quoi ?
Et désolée pour votre collaborateur !
Chère Lidl woman,
Il ne me semble avoir émis aucun avis critique sur Lidl et je n’ai par conséquent rien exprimé contre cette enseigne. Rien ne m’interdirait d’ailleurs d’exposer un point de vue négatif mais je ne l’ai pas fait. C’est une enseigne réputée pour ses prix plutôt bas – “le vrai prix des bonnes choses”, selon votre slogan – et c’est pourquoi notre collègue y fait ses courses. Tout simplement.
Pourquoi Lidl du coin ? Parce qu’il se trouve à proximité de chez lui. CQFD L’expression me semble courante, non ?
Vous me semblez bien susceptible, ce qui pourrait encore se comprendre si j’avais fait la moindre allusion aux diverses campagnes qui alimentent régulièrement la rubrique judiciaire d’un certain nombre de médias mais ce n’est pas non plus le cas.
N’oubliez pas qu’un apprenti n’a pas de charges sociales, contrairement à un CDI…
C’est malheureusement la triste réalité !
C’est grave quand même mais ça a pas l’air d’inquiéter la direction !