Du lundi 25 juillet au mardi 23 août rediffusion du meilleur de l’année
Article paru le 27 août 2021
La qualité se paie ! C’est ce qu’auront intérêt à se dire nos clients si l’on considère les niveaux de facturation qui nous sont demandés… Il est vrai que le « pricing » n’a rien de nouveau et que voilà bien longtemps que nous ne sommes plus vraiment maîtres de nos tarifs et de notre facturation, même pour la clientèle hors accords-cadre, mais c’est de la facturation additionnelle que nous voulons parler.
Aujourd’hui, entre revalorisations chroniques (de certains) et frais additionnels mentionnés dans les conditions générales de vente, le client, fut-il fidèle, doit faire preuve d’une foutue patience et d’un attachement immodéré à notre entreprise et à ses interlocuteurs. Oui, la qualité se paie, certes, mais entre frais d’embauche, services additionnels et facturation diverses et variées, elle se paie de plus en plus cher. Imaginez la binette du prospect enfin convaincu des bienfaits d’un partenariat avec Adecco auquel vous annoncez des frais d’activation de compte, une participation à la mutuelle et à la prévoyance intérimaire, des frais d’ouverture de dossier en cas d’accident du travail, une participation aux frais de traitement manuel des divers documents administratifs (contrats, relevé d’heures, factures…), une majoration pour règlement par chèque ou traite papier, une facturation des intempéries pour l’activité BTP…. Là, vous le perdez. Vous lui proposez un verre d’eau et dès qu’il émerge de son malaise vous le finissez en lui annonçant des frais d’embauche entre 500 et 3 000 €, les forfaits pour missions courtes et, enfin, cerise sur le gâteau, le coefficient. Voici qui rend rock’n’roll la conquête commerciale.
Bien sûr, côté arrière-cuisine, il y aura toujours possibilité d’accommoder, de contourner tout ou partie de cette avalanche de faux-frais (mais vrais coûts) au moyen de dérogations et d’avoirs mais est-on certain tout là-haut dans les nuages de La Défense que c’est ainsi que nous allons reprendre des parts de marché ? En a-t-on d’ailleurs vraiment envie ? Les PME de l’intérim qui ont aujourd’hui le vent en poupe et taillent aux majors d’épaisses croupières prennent-elles le risque de triturer ainsi leur clientèle ? C’est à ce trois questions qu’il faudrait commencer par répondre avant de revenir la mine confite, dans quelques mois, déplorer la perte continue de nos parts de marché.