Avec 22,6 jours d’absence par an et par salarié, l’année 2021 prouve une nouvelle fois la tendance structurelle de l’absentéisme et la nécessité d’une réponse adaptée des entreprises, selon une étude Ayming-AG2R.
DES ABSENCES LONGUE DURÉE EN AUGMENTATION
Les baromètres des dernières années révèlent un accroissement de l’absentéisme longue durée, qui se confirme en 2021 : 75 % des arrêts sont de plus de 30 jours et 94 % sont de plus de 8 jours. Si les arrêts Covid (la maladie et les arrêts pour personnes à risque) sont en cause pour 1/4 de ces absences longue durée, la quasi moitié (45 %) de ces arrêts est, elle, liée à des raisons professionnelles : accident du travail/maladie professionnelle (AT/MP), épuisement professionnel. Cela est par ailleurs confirmé par un autre chiffre du baromètre selon lequel 36 % des salariés ont déclaré que le travail a un impact négatif sur leur santé.
On peut noter également que les femmes sont sur-représentées dans l’absentéisme très longue durée puisque 53 % de l’absentéisme des femmes a duré plus de 90 jours, contre 43 % pour les hommes.
L’ABSENTÉISME DES CADRES
Les cadres semblent moins absents que la moyenne : en 2021, 40 % des non-cadres ont été arrêtés, contre 24 % des cadres. Néanmoins, les deux catégories partagent le même niveau d’absentéisme de longue durée : 51 % de l’absentéisme des non-cadres a duré plus de 90 jours, 50 % pour celui des cadres.
LES MALADIES PROFESSIONNELLES EN CONSTANTE AUGMENTATION
En 2021, l’absentéisme pour maladie professionnelle a continué d’augmenter, doucement mais sûrement, quel que soit le secteur d’activité. Il était de 0,17 % en 2019, de 0,18 % en 2020, et affiche désormais 0,20 % en 2021.
UNE INDIVIDUALISATION DES FACTEURS D’ENGAGEMENT AU TRAVAIL
La crise sanitaire semble avoir marqué un tournant concernant le rapport au travail. Avant la crise, les salariés plaçaient en premier facteur d’engagement les conditions de travail, devant la rémunération et les relations de travail. Aujourd’hui, la rémunération arrive en tête du classement et les relations de travail ne font plus partie du podium, remplacées par l’équilibre vie professionnelle/vie personnelle. On observe ainsi un recul de la dimension collective du travail au profit d’une dimension plus individuelle.
SUPPRESSION DU CHÔMAGE POUR ABANDON DE POSTE : VERS UNE PROGRESSION DE L’ABSENTÉISME ?
En cours d’examen à l’Assemblée nationale, la réforme gouvernementale de l’assurance chômage comprend une mesure, portée par Les Républicains (LR), qui vise à supprimer le droit au chômage en cas de licenciement pour abandon de poste. Nombre de ces abandons de poste concernent des salariés en mal-être au travail, qui n’ont d’autre solution que d’abandonner leur poste pour être licencié et ainsi toucher le chômage le temps de « traverser la rue » pour trouver un nouvel emploi… Dans ces situations, l’entreprise refuse en effet la rupture conventionnelle et ne laisse d‘autre choix au salarié que d’abandonner son poste.
Il y a fort à parier qu’à défaut d’assurance chômage, c’est l’assurance maladie qui prendra en charge les salariés contraints à rester en mal-être dans leur entreprise… Pas sûr que les salariés et les entreprises en ressortent gagnants.
Source : site confédéral CFE-CGC