Selon la presse et notamment un article paru dans Les Échos il y a quelques jours, le 21 décembre dernier, notre Chief Executive Officer (CEO), Denis Machuel, aurait une stratégie sinon un plan pour reprendre “le leadership mondial de l’intérim”, position raflée par notre concurrent néerlandais Randstad.

A bien y regarder, la stratégie proposée consiste ni plus ni moins à poursuivre une politique de réduction du nombre de marques et d’économies tous azimut. En somme, toujours moins de tout à travers une série de réorganisations sans fin, véritable pathologie d’entreprise que nous avons qualifié de restructurite aiguë ou chronique, selon les périodes. Nous savons qu’avant la fin de l’année prochaine le groupe devra avoir diminué ses coûts de 150 millions d’euros, ce qui n’est pas rien, même si l’on raisonne au plan mondial. Le maître-mot demeure la simplification comme l’annonce clairement le programme “Simplify”, ce qui ne nous rassure pas pleinement, loin de là. Il s’agirait du passage d’un approche géographique déclinée dans 60 pays à une stratégie globalisée devant aboutir à une sorte d’offre globale dont nous entendons parler depuis plusieurs décennies.

Nous demeurons pour le moins circonspect face à ces déclarations annonciatrices de révolutions de palais, de réorganisations sans fin à la fois énergivores et chronophages, pour un résultat le plus souvent décevant voire inverse aux objectifs initiaux. Si Messieurs les technocrates daignaient délaisser un instant leurs chères abaques et mathématiques financières pour ce soucier du réel peut-être finiraient-ils par découvrir que les meilleures solutions demeurent celles qui prennent en compte les équipes, leurs compétences et leurs aspirations. Désolé cher CEO, chère direction générale et très chers actionnaires, mais rien ne se fera vraiment sans les femmes et les hommes qui ont fait cette entreprise et la font tourner au quotidien. Vous pourrez griffonner tous les tableaux, graphes, projets, organigrammes que vous voudrez si cela vous chante mais lorsque l’on voit les résultats des dernières négociations annuelles obligatoires (NAO), nous comprenons que vous n’avez pour l’instant rien compris. Vous n’arriverez à rien sans une implication forte des cadres, les grands oubliés des NAO, et des équipes en général.

Alors, allons-nous reprendre le leadership mondial de l’intérim ? Non, Monsieur, hélas. Pas plus que, comme prévu, nous n’aurons repris, en France, le moindre point de part de marché cette année. Il faut changer et vite de politique de ressources humaines. Le temps presse, la concurrence pousse de plus en plus rudement, dynamisée par le renfort de tous les déçus et lésés de notre entreprise. N’oubliez jamais, comme le disait Jean Bodin, “il n’est de richesses que d’hommes” !

3 Commentaires

  1. Et pourtant en ce qui concerne les NAO , l’entreprise a concédé a faire une augmentation générale des salaires des cadres ( jusqu’à 3000 en fixe ) et ouiiiiiii mais …….
    👉 uniquement pour les cadres du siège ( AGF) ,
    👉on peut parler d’arrangements entre amis .quand les dirigeants négocient pour eux mêmes ou leurs équipes de proximité, c’est tout suite plus facile en négo …….et pourtant c’est le travail effectué sur le réseau qui les paie …….

    Je pose donc la question , pourquoi faire une augmentation générale pour les cadres du siège et pas pour les cadres de solutions …..????

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