Comme chaque année le rituel semble immuable : les “maîtres du monde” – 2 658 d’entre eux cette année – se retrouvent dans le cadre du Forum économique mondial (WEF), dans le charmant village suisse de Davos, pour y converser sur les malheurs du temps mais surtout sur leur vision du monde et leurs projets. C’est la noria des limousines, blindées ou non, des hélicoptères et des jets privés – qu’en pensent les écolos ? – sous la protection un peu nerveuse de 5 000 militaires, gendarmes et policiers suisses. Un dispositif de sécurité sans aucun équivalent. C’est vous dire si ces beaux messieurs-dames ont l’esprit tranquille… Sans parler des gardes du corps et, à propos de corps, des “escort girls“, expression que l’on pourrait traduire approximativement par dames de compagnie… dont nul ne sait encore si la réforme des retraites les contraindra à œuvrer jusqu’à 64 ans et bientôt 67 puisqu’il s’agit de la prochaine étape. Puis ensuite 69, peut-être… ? Ou plus tard encore ? Bruno Le Maire dit Bruno La Gaffe a déjà clairement annoncé que cette réforme ne serait pas la dernière (Le Monde, 18 janvier 2023).
Chacun pourra lire ou relire nos différents articles et communiqués sur le sujet :
– L’oligarchie tient salon à Davos (2016)
– World Economic Forum de Davos 2017, c’est reparti (2017)-
– Show 2020 du Davos Circus (2020)
– L’emploi, un des enjeux du Forum économique mondial de Davos (2022)
Mais aussi : Aujourd’hui, petite virée au château de Versailles juste avant Davos 2018…
Comme nous l’écrivions dès 2016 “S’y côtoient (à Davos) sans la moindre animosité apparente les bénéficiaires du système et les forgeurs de crises (la banque Goldman Sachs, Georges Soros & Co). Pendant trois jours, les agents les plus zélés du système économique mondial et de l’ultra-libéralisme communient dans une même vision du monde, un monde sans frontières, sans barrières d’aucune sorte et de plus en plus riche de dividendes, de stock-options pour quelques-uns et de précarité et de plans sociaux pour les autres… Mais nombre d’entre-eux commencent à sentir le sol trembler sous leurs souliers vernis et formons le vœu, en ce début d’année, qu’une certaine crainte soit annonciatrice de sagesse, comme l’affirme à peu de termes près un dicton connu.”
Nous réitérons bien entendu ce vœu et celui qu’émerge enfin une véritable prise de conscience sur l’impérieuse nécessité de partager la valeur. Nous nous réjouissons, bien entendu, que le constructeur automobile Rolls-Royce ait réalisé en 2022 son record absolu de ventes depuis sa création (+ 8% vs 2021) il y a 118 ans, mais n’est-il pas temps d’en finir avec la goinfrerie éhontée de quelques centaines de milliardaires de par le monde alors même que les classes moyennes sont en passe d’être laminées et que la pauvreté ne cesse de s’étendre partout et notamment dans les pays dits riches (de dettes…) comme la vérole sur le bas-clergé ?
Était-il nécessaire que notre président-monde, Christophe Catoir, aille cautionner par sa présence ce pince-fesses si huppé, en compagnie des véritables responsables des crises actuelles, même s’il ne s’agissait que d’exprimer quelques évidences sur les tensions bien réelles ressenties sur le marché de l’emploi ?
Lundi, ne manquez pas :
Faut-il vraiment se connecter au Kick-off ?
Pour revenir sur le plan d’action, rappelons notre pétition qui grâce à plus de 1 300 de nos collègues a obtenu un large succès.
L’opération “tout temps travaillé doit être payé : la fin du bénévolat” semble avoir aussi un certain succès mais nombreux sont ceux qui reconnaissent ne pas y arriver.
Nous verrons bien pour ce qui est des connexions au Quick-off, sujet que nous aborderons lundi.
Dire que tout cela ne mène à rien serait quand même abusif. L’entreprise revoit son système de rémunération et jamais nous n’aurions pu imaginer entendre un membre du Codir, et pas des moindres, qualifier publiquement le système Pyramide de “nul”. Incroyable, non ?
On avance, on avance, mais nous avons besoin de tous !