Fondée en 1966 sous l’impulsion de la CGC, l’Association pour l’emploi des cadres, forte de son modèle paritaire, est devenue l’acteur de référence du marché de l’emploi des cadres. La Confédération générale des cadres (CGC), qui deviendra la CFE-CGC en 1981, prend l’initiative et propose, en mars 1966, de créer, au niveau national, une institution de placement de forme paritaire et dotée de financements significatifs. Cet organisme, comprenant les représentants des employeurs et des salariés, serait à même d’étudier, de prévenir et de réaliser le placement voire la reconversion des cadres. La CGC transmet au CNPF (l’ancien nom du MEDEF) un projet doté d’une cotisation obligatoire salarié cadre/employeur. Le projet est validé et soumis aux autres organisations syndicales de cadres. La convention nationale interprofessionnelle est signée le 18 novembre 1966. L’APEC est née. (NDLA)

2022 a été un très bon cru pour les cadres en matière d’augmentation salariale grâce à la dynamique du marché de l’emploi et dans un contexte d’inflation élevée. Si hommes et femmes ont été nombreux à en bénéficier, des inégalités de rémunération persistent.

Les difficultés de recrutement profitent aux cadres…

Ils sont en position de force, aussi bien pour négocier leur salaire face à un recruteur que face à leur manager et aux RH, soucieux de fidéliser de précieuses compétences. On ne s’étonnera donc pas que les augmentations de salaires des cadres soient reparties à la hausse en 2022 confirmant le mouvement initié en 2021 après 3 ans de stagnation. De plus, l’inflation a poussé les entreprises à gonfler leur enveloppe. Dans ce contexte, la part de cadres ayant bénéficié d’une augmentation individuelle ou collective atteint un niveau record (57 %, + 11 pts vs 2021, +19 pts vs 2020).

…Mais toujours moins aux femmes qu’aux hommes

Les femmes cadres continuent à être moins augmentées que les hommes cadres (54 % vs 59 %) et moins bien rémunérées y compris à postes et profils équivalents. Cet état de fait qui résulte de comportements discriminatoires, conscients ou inconscients de la part des employeurs, est mesuré par l’Apec depuis 2014. Le constat est accablant : en 2022 un écart salarial de 7 % persiste. Les plus optimistes diront qu’il était de 8,5 % en 2014 et donc que cette injustice se réduit peu à peu, mais à ce rythme-là, on peut surtout en déduire qu’elle va perdurer encore longtemps. Certains feront valoir qu’il y a des effets de structure pour les femmes cadres les plus âgées et que c’est le fruit de pratiques du passé. Pourquoi pas. En revanche, pour les moins de 35 ans, l’écart est encore de près de 3 % : le sexisme envers les femmes à la vie dure.

A profil et poste identiques, les écarts de rémunération perdurent

Infographies - chiffres clés Rémunération d’apec.fr H-F écart.pngConsultez les chiffres clés des inégalités de salaire envers les femmes cadres.

Des ambitions qui se heurtent au sexisme

Pourtant, les femmes cadres de moins de 35 ans expriment plus fréquemment que leurs homologues masculins, leur souhait d’évolution professionnelle. Elles ont été 58 % vs 46 % à avoir demandé plus de responsabilités à leur supérieur hiérarchique, idem pour une demande d’augmentation (57 % vs 53%). Cependant, elles se retrouvent parfois confrontées à un manager imprégné de stéréotypes sur les femmes, dont les idées préconçues se reflètent dans son discours et dans ses comportements. Et ce n’est pas qu’une perception féminine ou d’un autre temps, un cadre sur cinq, homme ou femme a déjà été témoin de propos ou de comportements sexistes de la part de son manager au cours des 3 dernières années, le plus souvent sous couvert d’humour.

Pourtant, pas de quoi rire, 5 ans après #meetoo, il reste toujours difficile aux femmes cadres de faire valoir leurs compétences et la reconnaissance salariale qui en découle. Engagée dans la lutte contre les inégalités dans le monde du travail, l’Apec vient d’initier deux nouveaux webinaires – pour les hommes comme pour les femmes – « Aborder la rémunération pour un 1er emploi » et « Parler rémunération en entretiens », et depuis plusieurs années, elle propose un simulateur de salaires, régulièrement mis à jour.

Article rédigé par Emmanuelle Papiernik

Sources : Apec, Baromètre de la rémunération des cadres, juin 2023

Apec, omnibus cadres, mars 2022

Source : APEC

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