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Article paru le 9 janvier 2023
A votre avis, quelle est le taux de déperdition observé dans les recrutements de permanents ou pour le dire autrement et simplement, combien des collègues nouvellement embauchés demeurent dans l’entreprise dans les mois qui suivent leur intégration ? 10% de départs ? 20% ? 30 % ? Vous n’y êtes pas du tout : chiffres officiels à l’appui la déperdition de permanents est de l’ordre de 50% sur une période de cinq mois.
Un salarié sur deux, quel que soit le motif, en période d’essai ou non, quitte l’entreprise, soit qu’il y soit poussé, soit qu’il décide de s’en aller voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Nous atteignons des sommets et, à notre connaissance, jamais pareil sauve-qui-peut n’avait été observé. Comment ne pas avoir à l’esprit que le rapport prix/contraintes, c’est à dire celui mesurant le salaire aux conditions salariales et de travail, est ressenti comme fortement négatif par ceux qui prennent la poudre d’escampette ? Cela interroge-t-il nos dirigeants de l’entité France ? En a-t-il été tenu compte dans les proposition de la direction aux négociations annuelle obligatoires (NAO) ? Vous avez évidemment la réponse.
Non seulement la recherche de candidats s’avère de plus en plus problématique mais, de plus, un sur deux des rares candidats approchés vient à quitter l’entreprise les mois suivants et encore ne parle-t-on que d’une mesure sur cinq mois. Imaginons une projection sur un, deux ou trois ans… Hors, nous le savons tous, certaines entreprises, dans d’autres secteurs d’activité, disposent de pléthore de candidats et de listes d’attente. Pourquoi ? Contrairement à ce qui se pratique en général, quand les dirigeants d’entreprise dans les secteurs à haut niveau d’exigence (intérim, transport, logistique, restauration…) vont-ils comprendre que le principal sinon le seul moyen d’améliorer leur attractivité consiste à offrir des salaires motivants, des avantages sociaux et des conditions de travail satisfaisantes.
Poussés par la raison et le bon sens, ils en viendront peut-être un jour à oser réaliser des estimations, même larges, sur le véritables coûts faciaux, cachés et indirects du turn-over. Électrochoc garanti !