Dans une toute récente chronique de presse, Nicolas Blanc, Secrétaire national CFE-CGC à la transition économique soulignait cette évidence : dans une période d’inflation élevée, il est nécessaire et urgent d’augmenter les salaires pour à la fois maintenir le pouvoir d’achat des salariés, soutenir la demande et solidariser la société. Une évidence qui, selon Nicolas Blanc, ne fait malheureusement pas l’unanimité.

Et de citer la lettre du gouvernement pour l’Accord national interprofessionnel sur le partage de la valeur de 2023 qui excluait à priori et avant toute négociation la moindre discussion sur les salaires, considérant que cela ne faisait pas partie d’un mécanisme de partage. La ficelle est un peu grosse surtout lorsque l’on a à l’esprit les chiffres suivants : la part des salaires dans la valeur ajoutée est passée de 74,1 %, en 1982, à 65,4 % en 2022. Près de 10 points perdus pour les salaires et au profit des dividendes. On comprend mieux cette exclusion des salaires du champ de la négociation sur le partage de la valeur.

Nicolas Blanc évoque la neutralisation d’une partie des hausses de prix en 2023 grâce aux NAO, ce qui soit dit en passant ne nous concerne pas puisque l’entreprise a décidé de maintenir le status quo de fixes décidément gravés dans le marbre, à perpète semble-t-il. Selon lui les cadres auraient, globalement et au niveau national, perdu 0,7% sur la période. Nous laissons chacun juge de sa véritable perte de pouvoir d’achat.

Notre Secrétaire national rappelle par la même occasion qu’en France seuls les salariés au Smic, soit 17,1% d’entre eux, bénéficient d’une indexation de leur salaire sur les prix, ce salaire minimum finissant par rattraper inéluctablement les salaires les moins élevés et non revalorisés. La preuve ? Elle est claire et transparente : 12% de salariés au Smic en 2021 et 17,3% aujourd’hui, soit une augmentation de 5,3% en à peine trois ans. Inquiétant.

Ses propositions au nom de la CFE-CGC :

  • Il faut tout d’abord revaloriser annuellement l’ensemble des minima de branche d’un pourcentage identique. Cette mesure a pour objectif de maintenir les écarts hiérarchiques dans la grille, au regard des phénomènes de resserrement des éventails de salaires accentués en période d’inflation.
  • En l’absence d’échelle mobile des salaires, mécanisme abandonné en 1983, au tournant de la rigueur en France, il fait donc imaginer des dispositifs qui y ressemblent en redynamisant les négociations de branche et en entreprise.
  • Il faut encourager la signature d’accords dans lesquels les branches s’engagent dans des démarches de maintien ou de restauration des écarts hiérarchiques.
  • En entreprise, il faut passer d’une obligation de moyen à une obligation de résultat sur les négociations salariales obligatoires, en garantissant un minimum d’augmentation générale au niveau de l’inflation en cas d’absence d’accord.
  • acter le principe de « non-promotion blanche », ce qui veut dire engager une discussion sur une revalorisation salariale en cas de changement de poste ou prise de responsabilité et enfin donner de la perspective en termes de carrière aux « talents ».

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