Du 24 juillet au 21 août, rediffusion du
« meilleur de l’année »

Article paru le 14 mai 2020

Le concept avait déjà du plomb dans l’aile et dans notre article “Insupportable open-space !“,
publié le 17 février dernier, nous évoquions succinctement les
inconvénients majeurs de ce mode d’aménagement de l’espace de travail en
entreprise. En échange d’un gain certain de coûteux mètres carrés,
l’entreprise perd à la fois en productivité et en qualité des échanges
et de la communication comme le prouvent plusieurs études récentes sur
le sujet.. Des mètres carrés perdus qui, finalement, finissent par se
payer très chers. L’entreprise perd en effet en productivité largement
autant que ce qu’elle imaginait économiser en loyers.

Un
microscopique virus et la nécessité de respecter une certaine distance
physique et des des gestes-barrière viendra-t-elle à bout des open-spaces, flex-desks, dynamic-offices et autres concepts made in outre-Atlantique ? Une étude américaine révèle que plus de 50% des salariés interrogés sont persuadés que le travail en open-space va aggraver la propagation du virus Covid 19. Pour 41% c’est à l’évidence un foyer d’infection. Mais les open-spaces
n’ont évidemment pas attendu le Covid 19 pour se transformer
régulièrement, au moins chaque hiver, en bouillon de culture favorisant
la circulation des agents pathogènes, dans lequel s’épanouissent grippe,
gastro-entérite, angine, pharyngite et autres joyeusetés plus ou moins
saisonnières. La culture d’entreprise doit aujourd’hui s’orienter vers
davantage de sécurité et même de bien-être pour les salariés.
 
 
Le concept d’open-space
connut ses heures de gloire aux États-Unis dans les années 50 avant de
s’imposer progressivement en Europe dans les années 1980, il y a près de
40 ans. C’était le bon vieux temps où une invention, géniale ou piteuse
d’ailleurs, mettait deux à trois décennies, le temps de devenir
désuète, pour franchir l’océan Atlantique. Les entreprises vont donc
devoir repenser rapidement l’aménagement des espaces de travail au nom
de la santé et de l’intégrité physique de leurs salariés. Le télétravail
ne pouvant s’exercer à temps plein, elles reviendront, au mieux au
bureau individuel et au pire au cloisonnement dans les open-spaces, c’est-à-dire aux bureaux de type bullpen,
sortes de petite cases cloisonnées dans de vastes espaces. Un genre de
placardisation permanente en quelque sorte, pour le plus grand bonheur
des fabricants de plexiglas.
 
L’entreprise
va devoir repenser son organisation, l’agencement de ses locaux et, de
manière générale, se positionner en veille sur les grands enjeux de
santé publique. Le sujet de open-spaces est d’autant plus
sensible que l’entreprise s’est engagée sans réserves dans ce mode
d’aménagement des locaux. Il est tellement sensible que nous serons
probablement les seuls à l’évoquer avec insistance, persuadés que la
crise pandémique actuelle doit au moins servir à anticiper les défis de
demain.
 
Sur
ce sujet comme sur d’autres, notre organisation a des choses à dire,
des propositions et des suggestions à faire. La direction nous lit
assidument mais saura-t-elle nous écouter et nous entendre, dans
l’intérêt des salariés et, par ricochet, d’elle-même ?

2 Commentaires

  1. J'ai du mal à croire qu'Adecco va revenir en arrière sur les openspaces !
    Moins de m2 et moins de loyers c'est tout bénéf !

  2. le problème, c’est que certaines méthodes de management, et l’open space et les bureaux partagés peuvent en faire partie, provoquent des risques psychosociaux en augmentation, qui nuisent à la fois à la santé des employés de bureau et à l’efficacité de l’entreprise. voir : La prévention des risques professionnels des employés de bureau : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/ergonomie-au-poste-de-travail/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=164&dossid=458

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