Même assorti d’un point d’interrogation, le titre d’un article publié sur France 3-régions.fr, “Les agences d’intérim complices de la discrimination ?”, nous apparait insupportable.
L’article à charge évoque un “testing” réalisé l’automne dernier par l’association SOS racisme dont, soit dit en passant, le nom intrigue et semble même échapper à toute logique : comment peut-on appeler le racisme au secours ? Mais, trêve de sémantique, pour ladite association les discriminations acceptées par les agences d’intérim seraient en régression – c’est la bonne nouvelle avant les critiques – mais trop nombreuses seraient encore celles accédant aux “exigences de discrimination faites par leurs entreprises clientes” et se montrant “encore complaisantes à leur égard”.
En effet, et nous citons l’article “À l’automne dernier, l’association a sélectionné 152 agences appartenant aux 10 principales agences d’intérim, dans 8 grandes villes de France, pour les tester. Il en ressort qu’une majorité d’entre elles accède aux exigences discriminatoires. Dans le détail, 14% acceptent franchement de discriminer, 14% se font complices en acceptant que l’entreprise fasse la sélection elle-même, et 33% sont complaisantes, en ne refusant pas de travailler avec une entreprise qui indique qu’elle va discriminer. 39% seulement refusent de discriminer, quitte à perdre le client.”
“C’est sûr qu’il y a du mieux par rapport à il y a deux ans, mais on remarque qu’il y a quand même plus de 60% de comportements problématiques” déplore l’association plus ou moins controversée. Tétanisés par la crainte d’être taxés de racistes, certains y vont de leurs plus vibrantes tirades, tel le DRH de Crit intérim déclarant la main sur le cœur “Il faut que les personnes au téléphone apprennent à systématiquement dire non, même si le prix c’est de perdre le client. Il n’y a pas de débat.”
Si Monsieur, il y a débat. En effet aborder cette problématique sans évoquer une seule fois la pression folle mise sur les réseaux et les équipes, les budgets surévalués dont dépend une bonne part de la rémunération, l’exigence de performance continue et perpétuelle, relève d’une certaine malhonnêteté intellectuelle. Ceci explique sans doute, sans le justifier pour autant, cela. Il est un peu facile de taper en bout de chaîne sur le lampiste dont le laxisme ou la faute s’inscrit dans un contexte de compétition permanente et de performance en vue d’atteindre des objectifs souvent inatteignables. Alors, oui, parfois il y a faute.
Si le sujet doit être débattu, qu’il le soit mais en prenant en compte l’ensemble des paramètres de l’équation et notamment les conditions d’exercice d’équipes se débattant au quotidien dans un marché ultra-concurrentiel, accablées d’administratif et d’informatique et pressurisées au-delà du raisonnable. Pourquoi pas un “vis ma vie” qui permettrait à certains censeurs de venir partager, ne serait-ce qu’une semaine ou un mois le quotidien des équipes en agence d’intérim ? Et, pendant qu’on y est, pourquoi pas des “testings” sur la discrimination liée à l’âge ou à l’appartenance syndicale, par exemple ? Ou au physique ou handicap ? Les résultats promettent d’être passionnants…
Ça plus l’article sur le verdict tombé aujourd’hui. Ça promet de bons moments
Bravo pour votre article 👏comme vous dites « vis ma vie » venez dans les agences faites le job et répondez aux intérimaires et aux clients trop facile de critiquer ceux qui sont aux manettes et qui subissent le stress au quotidien
Et que fait-on quand en agence les violences verbales et agressions prennent de l’ampleur ? Rien, là ça n’intéresse personne
Nous commençons a recevoir des gens qui nous crachent dessus à cause de cette affaire qui date d’il y a une vingtaine d’années
encore ce matin, des candidats qui sont rentrés dans l’agence avec des insultes sur cette affaire, c’est hallucinant !!!
Merci pour ton commentaire. Nous aborderons le sujet demain sur ce site.
J’ai travaillé 14 ans chez adecco et l
Entreprise ne faisait pour lutter contre la discrimination bien au contraire tout était fait pour satisfaire le client quitte à enfreindre la loi !
Rien à voir avec Proman où je travaille depuis 13 ans et dont notre PDG a toujours mené le combat contre la discrimination
2 salles 2 ambiances ….
Idem, j’ai travaillé plus de 10 ans chez Adecco et les DA cautionnaient la discrimination de peur que les clients « changent de crémerie »
Ceci dit j’ai beaucoup apprécié toutes les formations que j’ai faite et les campagnes de sensibilisation au sein du groupe afin de lutter contre cela…. Cela m’a beaucoup servi pour l’emploi que j’occupe actuellement
Force à tous ceux qui sont resté