Chez Adecco, nombreux sont les emplois, postes, fonctions où l’on souffre mais, selon les remontées qui nous parviennent, la Direction opérationnelle Perm occupe sans doute l’une des trois marches du podium. Il suffit de se pencher un instant sur l’indicateur majeur et incontestable en la matière : la rotation des effectifs, couramment appelée turnover. Lorsque l’on se sent bien dans son poste, correctement récompensé de son investissement, et globalement considéré et accompagné, on se sent moins enclin à la bougeotte que dans le cas inverse comme aurait pu nous l’enseigner par l’un de ses truismes Monsieur de La Palice. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ce n’est pas le cas.
A la DO Perm, comme dans quelques autres entités de l’entreprise, c’est un ballet incessant d’entrées et de sorties de scène. Un peu comme dans une pièce de théâtre de boulevard : une porte s’ouvre sur un nouvel entrant tandis qu’une autre claque sur le démissionnaire-viré-éconduit. Que répond la direction à cet inquiétant et incessant va-et-vient ? “C’est le métier qui veut ça”, nous serine-t-elle, avant de conclure inéluctablement par un fataliste et flegmatique “c’est la vie de l’entreprise”.
Évidemment, chacun le sait, le “Perm” comme les CD2I font partie des pépites prometteuses d’une certaine valeur ajoutée à celui qui les déniche et, c’est vrai, une entreprise ne peut vivre sans créer de valeur. Mais les objectifs de la DO Perm sont-ils vraiment en phase avec la réalité économique et l’état du marché de l’emploi ? Les indicateurs les plus sérieux le prouvent : les perspectives d’embauche se sont dégradées ce premier trimestre 2024 après un fléchissement déjà sensible depuis au moins le troisième trimestre 2023.
Des consultants sous haute pression
Après une formation low-cost et express (trois jours), le nouveau consultant se trouve parachuté sur son poste sans la moindre attribution d’un quelconque portefeuille. Il découvre alors aussitôt que, loin d’être une chasse gardée le Perm se pratique partout et à tous les niveaux, selon l’un des principes qui fit la fortune de l’entreprise, la concurrence interne. Le principe en est simple. On crée une sorte de règle du jeu, un code de bonne conduite, avec répartition des rôles, des territoires et limitations, puis ensuite on passe l’essentiel de son temps à tenter de réguler et régler les incidents de “frontières”. Au final et au-delà des prises de bec et éventuelles atteintes à l’ego, que ce soit le soldat X qui facture ou le fantassin Y, la bonne monnaie remonte à la même escarcelle.
Une fois notre consultant à son poste, on tente de le persuader de son coût pour l’entreprise qui ne s’amortirait qu’à partir de 7 500 € par mois de chiffre d’affaires et qu’en dessous de ce montant il lui serait donc impossible de percevoir le moindre fifrelin. Viendrait-il à facturer 7 499 € qu’il devrait se contenter de son salaire fixe. Sympa ! Pire encore, chaque écart inférieur à ce palier se trouve instantanément ajouté à l’objectif du mois suivant. Le consultant dont la facturation se limite à 6 000 € sur un mois devra par conséquent réaliser 8 000 le mois suivant, et ainsi de suite… C’est 10 k€ de chiffre d’affaires mensuel qu’il lui faut rapidement réaliser s’il veut espérer conserver son emploi.
Pour corser le tout, l’interminable période d’essai de huit mois, une période de quatre mois renouvelable, avoisine pour beaucoup la durée moyenne de vie sur le poste et maintient les nouveaux venus, c’est-à-dire une bonne partie des effectifs, dans un sentiment permanent et généralisé d’insécurité et même de peur. Conclusion, personne ne s’exprime, ni ne pose de questions, chacun se contentant d’adopter au mieux un mode survie et camouflage. Est-ce ainsi que l’on bâtit une véritable équipe, soudée vers un même objectif et solidaire ? La réponse à cette question nous semble superfétatoire.
Petite anecdote en passant, nos collègues de la Direction opérationnelle Perm conservent un souvenir saumâtre de l’intervention de P. M., notre Président France d’Adecco, à l’occasion du second jour du Kick-Off. Il était, selon nos informations, sans doute question de plomberie et de “fermer le robinet”. Certains en étaient revenus très remontés et d’autres un peu désabusés. Sans doute le mauvais souvenir de leurs premiers pas en arithmétique avec tous ces robinets qui, on ne sait pourquoi, fuitaient immanquablement…
c’est vraiment pas une surprise, tu peux pas manager des consultants avec le bâton !!
Avec la conjoncture actuelle et le peu de travail sur le commerce de la part des agences pas étonnant que cela ne fonctionne pas …
Ce modèle avait déjà existé il y a quelques années pour supprimer des postes où je me trompe ?
Que cet article est bien amené,
Que dire ! En féliciter l’auteur qui prose comme Adecco ose …….
Que de souffrance pour menue pitance
Que de combat pour en arriver là, c’est le constat que l’on peut faire encore une fois
Bon courage
Malheureusement, cette article ne reflète pas la réalité du terrain : autant sur le système de rémunération de nous, consultant, que sur l’état d’esprit de notre DO. Important, les informations sur le système de rémunération ne sont que partiellement réelles, n’oubliez pas le « closing trimestriel »😉.
Encore une fois, une minorité s’exprime et la majorité avance.
Le parcours et l’apprentissage d’un consultant est long et complexe, nous sommes d’accord.
N’est ce pas ceci le réel « esprit entrepreneurial » figurant dans les valeurs de notre groupe ? N’est ce pas l’un des seuls postes de nos BUs avec cet esprit ?
3 jours de formations en presentiel, est-ce toujours pratiqués par nos confrères ? Je demande la vérification.
Avis aux lecteurs : nous, consultants en recrutement de la DO PERM, sommes heureux, en tout cas pour la majorité silencieuse 😉
Ironie du sort, au moment où je découvrais ce commentaire, je recevais par ailleurs, à quelques minutes près, copie d’une lettre de convocation à un entretien préalable (en vue d’un licenciement) d’un consultant de la DO Perm.
Nous ne prétendons pas que personne n’est heureux, ni ne s’épanouit dans ses fonctions de consultant de cette DO. Heureusement d’ailleurs ! Mais il est un indice qui ne trompe pas, c’est celui du turn-over, tous motifs confondus.
Il y a bien entendu un certain nombre de consultants professionnellement heureux et correctement rémunérés et, une fois encore, heureusement ! Nous avons même connaissance de trois ou quatre rémunérations très, très enviables et même plutôt rares… Et tant mieux car nous détestons tous les nivellements par le bas.
Notre rôle consiste à défendre tous les salariés, notamment cadres, en difficulté quelle qu’elle soit ou non, car l’expérience nous le prouve quotidiennement, la roue ne cesse de tourner, et nous affirmons pour en avoir toutes les preuves qu’un grand nombre de consultants vivent aujourd’hui difficilement leur fonction pour diverses raisons évoquées dans l’article.
Quelle hypocrisie et quelle injustice.
3 cas de figures cohabitent au sein de la DO Perm :
– Les très bons élèves, qui se rémunèrent à foison. Toute petite minorité mais aussi extrêmement alimentés par les agences ou sur des secteurs très porteurs.
– Les middle qui facture juste ce qu’il faut ( par pas envie bien entendu ) mais sont peu rémunérés. On pourrait appeler cette zone le ventre mou…
– Les mauvais élèves qui survivent avec 1700 euros net par mois. Ceux là sont stigmatisés, dénigrés et ne sont absolument pas aidés, ni alimentés. Ils survivent.
Continuez à ne pas nous écouter, à blâmer les consultant qui galères et à vous gaver sur notre dos.
C’est tout ce que vous savez faire. Vous ne leurrez personne, c’est bien un membre de la direction qui se cache derrière votre commentaire et non un consultant.
Très bon article!!
Une précision concernant la période d’essai.
Le renouvellement ne doit pas être une règle
constante.
Si l’ensemble des contrats en cdi sont renouvelés… c’est défendable.
Voir les différentes jurisprudences
Train8 tes propos sont tellement dignes d’un premier de la classe. Tu devais être devant en classe.
Train8 espère certainement évoluer chez Adecco…
Je trouve malheureusement ce commentaire très individualist et il n’est certainement pas consultant junior et débutant comme je le suis, et encore moins basé où je le suis.
J’ai vécu les 3 jours de formation et après débrouille toi. Certains managers nous parlent mal, et nous rappellent régulièrement que la porte est ouverte et que nous risquons de la passer en vue de sortir si nous n’atteignons pas nos objectifs.
Connais-tu l’ambiance qui règne à certains endroits ?
Je suis d’accord avec toi sur un point, la majorité reste silencieuse et pour beaucoup parce que nous sommes managés par la peur.
Vis ma vie et après on en reparle
Très bel article qui reflète bien la déo Perm ça fait maintenant sept mois que je suis en poste et on me dit que qu’il ne vont pas me signer en CDI. Malheureusement c’est le jeu mais encore une fois j’ai quitté un poste que jai occupé pendant huit ans pour à la finale me dire que ça ne fera pas l’affaire. je me demande comment les autres consultants font pour accepter toute cette pression et rester encore en poste force et courage à eux !! PS : dans le métier de RH le H signifie humain .
Bravo tout d’abord pour l’article, qui dénonce un réel problème et quelques réalités du terrain.
Après 3 mois sur ce poste on vient de casser ma période d’essai, car je n’avais pas encore facturé. Outre le fait que mon manager n’avait pas facturé plus de 10 000 euros sur les 3 derniers mois, il m’a été reproché de n’avoir pas assez noué de lien avec les agences. Ces dernières ne jouent absolument pas le jeu et ne souhaite pas nous voir sur leurs sites.
Les personnes qui facturent beaucoup sur ce poste sont ceux qui sont chez adecco depuis plus de 10ans, il est demandé aux nouveaux venus d’être au même niveau au bout de 2 mois.
Nous sommes cadres, évidement pour faire plus d’heures et accepter les temps de déplacement sans pour autant avoir une rémunération en adéquation.
J’ajoute également que le variable est inateignable, avec un calcul impossible à comprendre.
Heureusement aujourd’hui j’ai pu rebondir dans un nouveau cabinet qui correspond plus à mes valeurs et une vraie formation.
Se lever pour 1600 et la pression quotidienne rentrez chez vous!!!!!!!!
Je confirme totalement étant consultant et débauché à la concurrence ce n’est pas du tout ce que l’on m’a vendu au départ,
Le problème c’est que l’on ne nous a pas du tout vendu le poste comme ça se passe concrètement
On nous avait dit 70% de PERM alimenté par les agences et le reste de la pige
La réalité du terrain c’est que l’on a des directeurs d’agences qui ne font aucun business
Les fiches goéland sont soient vident soit les interlocuteurs ne sont plus les même depuis mathusalem…
Et ça ne les empêche pas de mettre des visites …
On doit être sur le terrain et zéro business de la part des agences
On ne peut compter que sur nous même
C’est très compliqué
En même temps posez vous la question pourquoi les agences ou DA ne font aucun business, comme tu le dis ?
Sous effectif chronique.
Gestion de l’urgence intérim.
Administratif à tout va de la part des clients TT.
Quand tu es 2 ou 3 permanents dans une agence solution et bien tu réponds aux obligations de ta direction en t’achetant la paix sociale (plus personne n’est dupe depuis des années sur la saisie de visites fictives).
Alors l’avenir des consultants perm…
A vouloir tout faire on fait tout mal
Les consultants dans les cabinets sont beaucoup mieux rémunérés , posons nous les bonnes questions…nous n’attirons pas ce type de collaborateurs
Comme toujours on veut faire une success story avec deux bouts de ficelles et un bout de bois ……ben ça marche pas et surtout ça fait de la casse humaine mais ça il y a longtemps que tout le monde s en fout
Les directeurs d agence ne sont pas les cibles ne nous trompons pas c est bien la direction avec ses méthodes petits bras qui est responsable
Chacun sa charge ….
Pour avoir fait partie des consultants il n’y a encore pas si longtemps, je confirme que la rémunération est mal foutue, l’organisation est mal foutue (concurrence avec les agences, avec LHH). IL n’y a pas de fumée sans feu, et si le turn over est à ce niveau, ce n’est pas pour rien malheureusement.
Mais comme souvent chez Adecco, quand les gens ne restent pas… on ne se remet pas en question, et on préfère dire que les gens n’étaient pas faits pour ça !
En tant que Consultant, cet article et certains des commentaires illustrent parfaitement la situation. Le plus dommage c’est que il y a de la mobilité interne qui est réalisée et les collaborateurs sont tellement dégoûtés d’Adecco qu’ils ne sont même plus ouverts à retourner sur le reseau Temp. Sans parler du process d’offboarding, de la réputation auprès des confrères et surtout des clients qui peuvent voir passés 2,3 consultants par an.
Bien que certains commentaires ainsi que le ton de l’article sont assez piquants, j’espère que la direction se remettra en question quant à ses pratiques managériales.
Une Do avec pleins de promesse mais un systeme de variable tres peu attracif
La seul arme est le vehicule mais encore…
Sinon les DARP avec un salaire enorme sont les seuls qui profitent des facturations des consultants pour le reste disparité absence de reconnaisance et management par la peur je pense qu’il est important de mettre fin a cela car le % de turn over est un des plus important du groupe et avec une enquete peakon completement sous la coupe des manager… Et je ne parle pas du fait que tout adecco pratique le perm..
Encore une do qui terminera comme pme… Au oubliette
Et pour le commentaire positif je pense effectivement qu’il s’agit d’un responsable masqué sous un commentaire bidon
Signé un consultant a bout