1° Identifier si on est vraiment prêt à passer à l’action
“J’aimerais quitter mon job et devenir libraire dans une plus petite ville”, “Je me vois bien télétravailler à la campagne”, “On voudrait tout plaquer et partir ouvrir une maison d’hôtes en Bourgogne”… Qui ne s’est jamais pris au jeu de s’imaginer une nouvelle vie, loin de Paris notamment, lors d’un café en terrasse ou d’une soirée entre amis, fort des exemples de tous ceux qui ont récemment changé de vie ? Parfois, la discussion peut devenir récurrente, obsédante. “Certaines personnes s’entendent dire depuis des années qu’elles veulent changer de vie, explique Oriane Savouré-Lucas, coach professionnelle, et peuvent finir par penser qu’elles ne savent pas ce qu’elles veulent, par culpabiliser en constatant qu’elles n’ont pas bougé.
Mais la seule idée de partir peut constituer la bouffée d’oxygène dont on a besoin, nous nourrir, sans qu’on soit nécessairement prêt à passer à l’action.” Pas forcément besoin de tout quitter pour (re)trouver ce qui nous manque au quotidien. Être accompagné peut permettre d’identifier le type de changement dont on a besoin et s’il ne s’agit pas d’un ras-le-bol passager. “Quitter Paris peut constituer un début de réflexion et au-delà, on va creuser : ‘Je veux aller vers quoi ?’ Et peut-être que la conclusion sera qu’on ne veut pas réellement quitter Paris, mais ajuster sa vie ici, la réinventer en fonction de la personne que nous sommes aujourd’hui.”
2° Savoir pourquoi on part
Pour imaginer son projet, il va falloir dégager du temps. Prendre du recul pour faire un état des lieux de ses envies, “pour répondre à la question : pourquoi j’ai envie de partir et pour quoi ?”, avance Valérie Bauhain, fondatrice du podcast « Ciao Paris ». Pour identifier aussi ce qu’on ne supporte plus afin de ne pas le récréer dans sa nouvelle vie. Oriane Savouré-Lucas a elle-même quitté Paris pour Angers. Un jour, alors qu’elle est dans le train pour aller travailler à Paris, son voisin, qui lui aussi, a déménagé de la capitale, lui fait cette confidence : “Avec ma femme, on avait envie de campagne mais on s’est trop excentrés, si c’était à refaire, on s’installerait beaucoup plus près de la gare d’Angers.”
“Il avait un gros poste dans un grand groupe, raconte la coach. Il était amené à aller régulièrement à Paris et ce temps de trajet supplémentaire – il habitait à 30 kilomètres de la gare – lui rajoutait une contrainte qu’il pensait avoir laissée à Paris : un gros volume horaire.” Échanger avec des personnes qui ont changé de vie est porteur lorsque l’on pense soi-même à bouger. “C’est inspirant, cela ouvre des idées et des points de vigilance qu’on n’avait pas forcément en tête”, souligne Oriane Savouré-Lucas.
Pour Valérie Bauhain, au début, “il faut tout ouvrir : quelle serait notre vie de rêve ? Qu’est-ce qu’on voudrait dans son quotidien, pour sa famille, côté professionnel ? Pour ensuite rapprocher le rêve de la réalité. On peut s’aider d’un moodboard, sur lequel on peut écrire, dessiner, coller des images… On peut le compléter en famille, mais il est aussi important, si on part à plusieurs, que chacun ait son propre projet et prépare le départ”.
3° Déterminer où on a envie d’aller
Il y a ceux qui tracent un cercle au compas à 400 kilomètres autour de Paris, ceux qui rêvent de retourner dans leur région d’enfance, ceux qui sont attirés par les villes qui caracolent en tête des palmarès où il fait bon vivre (comme Angers, Bayonne et Biarritz sur le podium des villes de plus de 2 000 habitants, selon l’édition 2023 du JDD), tous ceux qui hésitent, s’interrogent : quitter Paris, mais pour aller où ? Un écueil à éviter : construire un projet hors-sol. Par exemple, choisir son futur de lieu de vie car on y a passé trois semaines cet été et qu’on a adoré. Ou vouloir partir dans le Bordelais pour devenir viticulteur, car cette image d’Epinal nous fait rêver, sans avoir anticipé la réalité de ce métier. Ou encore décider, parce qu’on sature du monde et du bitume, d’aller s’installer dans un endroit très reculé, alors qu’on a toujours vécu en ville. Certains ex-Parisiens déçus qui revendent actuellement leurs maisons achetées à la campagne peuvent en témoigner. “Demandez-vous à quel point vous avez besoin de la ville dans votre quotidien, conseille Valérie Bauhain. C’est une question qui reste essentielle quand on a été longtemps un citadin.”
4° Y aller par étapes
Un changement radical (de Paris à un tout petit village isolé) constitue une prise de risque supplémentaire. “Mieux vaut y aller par paliers, préconise Valérie Bauhain. Quitter Paris c’est souvent déménager au moins deux fois.” Commencer par prendre une location permet par exemple de prendre ses marques. “Ce qui fait peur, c’est le côté définitif, comme à 18 ans, quand on nous demande quelles études choisir comme si ça allait sceller notre vie entière. Mais si notre nouvelle vie ne nous plaît pas, on pourra toujours changer, continue-t-elle. Il n’y a pas d’échec, c’est un chemin pour apprendre à mieux se connaître et à trouver où et comment on sera le plus heureux.”
5° Décider de se lancer
Côté timing, “il y a un équilibre à trouver entre ne pas se précipiter et ne pas attendre trop longtemps et finir par se dire que ça ne sera jamais le bon moment”, commente Valérie Bauhain. Les phases de doutes, les nombreux questionnements sont normaux et “vont aider à construire le projet, à le rendre solide”. À ajuster aussi la trajectoire tout au long du voyage. On peut par exemple quitter Paris en gardant son job, pour conserver une sécurité. “Et au bout d’un moment, se rendre compte que cette sécurité est devenue une contrainte car on veut être complètement dans sa nouvelle vie, et qu’il est temps de partir, indique Oriane Savouré-Lucas. Son conseil : ouvrir le champ des possibles. “La vie peut amener des idées, des formes dans le projet, une destination géographique que vous n’aviez pas imaginées !
Avant de quitter Paris et de me reconvertir, je travaillais sur un poste à l’international et j’entretenais cette croyance qu’il était difficile de trouver des postes en dehors de Paris et que tant que je n’avais pas de poste dans l’Ouest, je ne partirais pas, confie-t-elle. Un filet de sécurité s’était refermé sur moi. Jusqu’au jour où j’ai décidé que c’était le moment de me faire confiance et de me donner les moyens de construire ma vie personnelle et professionnelle ailleurs. Et une opportunité s’est présentée ! Une fois qu’on a clarifié ce qu’on désire, il est bon de lâcher sur le tempo, le calendrier, et alors la vie nous présente des possibilités qu’on fait le choix de saisir ou pas. Il ne s’agit pas de sauter sans filet de sécurité mais de se faire confiance pour mettre ce filet en place.”
Source : Courrier Cadres
Voici mon témoignage qui peut éclairer les indécis
Pour ma part, j’ai fait le grand saut.
L’élément principal c’est la QVT, et le sens que l’on a à se réveiller chaque matin.
Changement de vie professionnelle veut dire aussi faire des concessions pendant une période plus ou moins longue, si vous êtes en couple, votre moitié doit faire partie du projet. C’est un bouleversement pour toute la famille, baisse de revenus, de train de vie, d’avantages au départ, il faut en être conscient.
Il faut également faire un bilan professionnel à l’instant T, un bilan personnel point de départ de son projet professionnel, choisir une orientation réalisable selon ses compétences et capacités à apprendre un nouveau métier. Après la motivation et le travail fait le reste.
Aujourd’hui j’arrive en fin de parcours de formation et ne regrette pas du tout mes choix. Comme j’ai pu l’entendre en place chez Adecco « vous êtes acteurs de votre vie »
Bon courage
Nono ex RPG Charleville