Naguère alpha et oméga d’un parcours professionnel abouti, la fonction managériale fait-elle encore rêver si l’on occulte un instant l’avantage d’une rémunération généralement bonifiée ?

Plus vraiment si l’on se réfère à une étude menée il y a quelques années par la CEGOS, concluant que 66% des salariés déclarent n’avoir aucune appétence, ni la moindre motivation pour devenir managers. Même si la plupart d’entre eux avaient un temps estimé qu’il s’agit pourtant d’une évolution logique de carrière et même d’un passage obligé dans un parcours professionnel. Nombreux sont ceux ayant accédé un temps au Graal, la fonction de manager, et vite revenus, le plus souvent à leur demande, à des fonctions plus opérationnelles.

Les raisons de cette perte d’attractivité de la fonction managériale sont multiples mais on peut cependant isoler les principales dont, notamment, la difficulté de gérer une équipe aux personnalités diverses et aux exigences à géométrie variable, avec la double contrainte d’une gouvernance de plus en plus éloignée des réalités et une base souvent volatile car de moins en moins sensible aux notions de carrière, de culture d’entreprise, de stabilité…

Retenons aussi le sentiment voire la certitude d’une sorte de dispersion et de gaspillage d’énergie dans la fonction du manager : celle consacrée à la gestion des hommes, à la pédagogie, au suivi, au contrôle, à la répétition voire au rabâchage étant prodiguée au détriment de sa propre expertise professionnelle. Nombreux sont les managers qui ne rêvent que de revenir à des tâches purement opérationnelles, productives, soulagés des contraintes et aléas de l’encadrement d’équipe. Ils opposent ainsi management et expertise et évoquent même parfois les risques de déqualification d’une fonction davantage basée sur le faire-faire que sur le faire. Où l’on découvre aussi que l’on avance parfois plus vite et mieux seul sur un projet qu’en équipe. Ah ! ça ne se dit pas ? Sorry d’avoir enfreint un tabou.

Autre point à prendre en compte, le management d’équipe(s) suppose aussi, à-priori, une certaine disponibilité de temps mais aussi d’esprit, une disposition manquant cruellement à ceux que submerge des problèmes de santé, familiaux, personnels, etc. Sans parler du tropisme sociétal de plus en plus prégnant incitant à rééquilibrer vie personnelle et vie professionnelle. Il est bien révolu le temps des dévots du  travail sacrifiant vie de famille, amis, loisirs, sport, enrichissement culturel… au service de la sainte Entreprise et du dieu Capital. Les temps changent…

Le management peut et devrait cependant demeurer une expérience professionnelle et humaine enrichissante mais il est aujourd’hui impossible pour un employeur d’ignorer le désamour qui vient pour cette fonction essentielle dans l’entreprise. Une fonction pourtant riche et formatrice, selon nous CFE-CGC, représentants des cadres et de l’encadrement, mais à laquelle la direction de l’entreprise doit rendre toute sa dimension, une certaine autonomie et porter une attention particulière. Ce n’est malheureusement pas l’orientation choisie par notre direction si l’on se réfère à la volonté affichée, palpable et même chiffrable de limiter la représentation des cadres pour la prochaine mandature et minimiser ainsi leur poids relatif dans les instances dans l’espoir, si possible, de restreindre leur prise de parole trop souvent dérangeante…

C’est l’occasion de répéter une fois encore cette sentence qui nous est chère de Jean Bodin : “il n’y a richesse ni force que d’hommes”. A méditer.

13 Commentaires

  1. Si Adecco savait recruter des vrais managers il y aurait moins de turn over! Il ne suffit pas d’une formation tuto « comment faire un huddle » et des posts sur linkedin pour être efficace 😂😂😂

  2. Directeur d’agence chez Adecco c’est:
    Tu ne choisis pas les membres de ton équipe.
    Tu es un subalterne des RH
    Tu ne choisis pas ton budget
    Tu passes ton temps à saisir des forcast
    Tu dois saisir des visites fictives pour avoir la paix sociale
    Tu passes ton temps en Réunion teams
    Tu dois expliquer plusieurs fois par an à tes équipes pourquoi ils n’ont pas de variable
    Tu risques la prison tous les jours

    Bref, on s’étonne ensuite que plus personne ne veuille devenir DIrecteur d’agence.

  3. Autant j’aurai suivi mes anciens managers les yeux fermés. Autant ceux en poste actuellement ne me font pas vibrer d’un pouce. Je suis sur le 44. Depuis une dizaine d’années tout part en sucette ici.

  4. Il ne faut pas confondre manager et manager chez Adecco qui faute d’attire encore les vrais compétences sûrement par manque d’attractivité pour toutes sorte de raison, valorisent des béni oui oui à peine sortis de l’école pour les positionner sur des postes clés, appliquant bêtement ce que ceux qui n’ont pas la science infuse leur ordonne et qui, on se demande comment, nous dirige aujourd’hui. Et ils se demande pourquoi on continue à perdre de la pdm. Il paraît qu’ils ont inventé le retour aux fondamentaux. Ça alors !

  5. De toute facon les managers chez adecco ne sont ni ecouté ni valorisé des variables maigre pour enormement de coup de batons la politique c’est d’avoir des managers comme dans des centres d’appels ou autres institution
    Un bon manager doit avoir une experience du terrain du recrutement et cela passe par tout les postes possible avant d’etre la ou il est pour le reste ce sont uniquement des ” suiveurs ou des petit soldats qui managent sans vraiment connaitre les vrais problematiques d’un rr d’un consultant ou autre…
    Encore une fois la carotte c’est la voiture de fonction sinon…

  6. Moi j’en connais une de manager dans le sud
    Elle passe ses journées a se passer du vernis sur les ongles et à naviguer sur BOOKING
    Agence en perdition totale sur un gros secteur et personne ne dis rien car MADAME à 30 ans de boite et elle sait tout alors …

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