Dommage que les défaillances d’entreprises ne s’inscrivent pas dans le registre des disciplines olympiques, à moins que ce ne soit dans la famille natation, option brasse coulée, sinon la France aurait incontestablement remportée la médaille d’or.

Plus sérieusement, la France s’apprête à battre en 2024 un record de défauts jamais atteint depuis 15 ans. Le nombre de procédures collectives, de plans dits de sauvegarde de l’emploi (qui consistent à licencier), de redressements et liquidations judiciaires, bondit de + 18% comparativement à 2023. Les indicateurs connus dépassent de 56% ceux d’avant la crise dite sanitaire, sur les premiers semestres 2018 et 2019…

Évidemment, il convient de nuancer et certains domaines d’activité semblent moins souffrir de la conjoncture que d’autres et notamment de quelques-uns en grande difficulté, au premier rang desquels l’immobilier en voie d’effondrement avec +54% de défauts et des procédures affectant 600 agences et 120 marchands de biens au cours du seul premier semestre de cette année. En situation alarmante, citons aussi la construction et les transport-logistique avec, respectivement, +30 et +33% de défaillances.

Le passage à l’électrique menace très sérieusement la sous-traitance, sans parler d’un ralentissement annoncé de le construction automobile. Voir à ce sujet notre article de lundi dernier, “Automobile : les constructeurs européens mettent un coup de frein à leur activité !

Quant aux PME de plus de 50 salariés, il est annoncé un bond de +50% des défauts sur le premier semestre, une situation pire encore pour les TPE (moins de 10 salariés) et notamment l’ensemble du commerce : restauration, boulangerie, esthétique, coiffure, habillement… Paupérisation galopante et vente en ligne portent des coups fatals à ce qu’il reste de commerces et il suffit à ce sujet d’arpenter le centre de n’importe quelle ville pour mieux appréhender la situation.

Côté réindustrialisation-désindustrialisation, rien de bien réjouissant non plus puisque le nombre de fermetures d’usines et d’ateliers a surpassé au cours du premier semestre 2024 les ouvertures.  Sans parler de la multiplication des délocalisations affectant un nombre croissant d’activités et ce n’est pas le groupe Adecco qui le déniera… Un simple exemple parmi tant d’autres : deux usines Stellantis de boîtes de vitesse à Metz mettent la clef sous le paillasson pour ouvrir en Inde et en Italie.

Pour revenir à notre activité de l’intérim et du recrutement, activité hautement dépendante de la conjoncture et notamment du niveau de croissance, nous formulons le souhait qu’en cette période d’établissement des budgets 2025, notre direction saura cette fois prendre en compte la réalité d’une conjoncture dégradée et d’un horizon pour le moins incertain. Formulons en même temps le vœu que le nouveau système de rémunération ou sa refonte dont nous devrions connaitre les grandes lignes ce mercredi, réussira à motiver en temps de crise des équipes en attente d’un signal fort, de reconnaissance et d’une rémunération à la hauteur de leur investissement.

1 COMMENTAIRE

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici