Que l’on soit modérément, moyennement, intensément favorable ou défavorable au télétravail, le phénomène semble devoir s’inscrire dans l’une des modalités majeures d’organisation du travail pour les années et décennies à venir et personne n’envisage aujourd’hui sérieusement un complet retour en arrière. Il restera évidemment à agir sur les curseurs et adapter au cas par cas la mise en œuvre de cette relativement nouvelle façon de travailler. Les rodomontades et effets d’annonce de quelques grands groupe, dont le géant Amazon, n’y pourront rien faire : le télétravail vivra, avec ou sans eux.
La majorité des cadres refusent un retour en arrière
Selon une étude de l’APEC publiée il y a quelques mois, sept cadres sur dix éprouveraient un vif mécontentement si leur entreprise venait à réduire le nombre de jours de télétravail dont ils bénéficient.
Plus sérieux encore, près de la moitié des cadres (45 %) déclarent carrément qu’ils démissionneraient de leur entreprise si l’accès au télétravail venait à être supprimé et même 57 % parmi les cadres de moins de 35 ans. C’est dire l’enjeu, notamment chez les cadres les plus jeunes !
Aujourd’hui, les deux tiers des cadres sondés télétravaillent régulièrement et ceci au moins un jour par semaine et un quart plus de deux jours par semaine. Cerise sur le gâteau : 72 % des cadres aimeraient télétravailler de un à quatre jours par semaine s’ils en avaient la possibilité, alors qu’ils ne sont “que” 61 % à tenir ce rythme.
Si maintenant j’interviens en formation pour les élu(e)s et mandaté(e)s syndicaux, j’étais jusqu’à il y a peu DCS chez APRR et membre du comité de groupe EIFFAGE.
J’ai beaucoup travaillé au projet d’accord groupe sur le travail à distance/télétravail.
La gap était très important entre l’embryon existant (travail à distance) et la volonté de la CFE-CGC d’obtenir un accord sur le télétravail.
Le nom même (télétravail) était très difficile à citer par la direction. Alors, nous avons avancé pas à pas dans l’idée force qu”était : un accord télétravail équilibré, mais réel !
Le premier retour d’expérience a démontré que l’accord satisfaisait toutes les parties, même si quelques détails méritaient un travail.
Finalement, tout est question de mesure, donc d’équilibre. Le zéro télétravail ne peut se justifier et le 100 % peut se critiquer devant la perte d’esprit d’équipe, d’entreprise, de force du groupe.
La vérité réside donc dans l’entre deux et, fonction des parties présentes, le curseur devient probablement le “juge de paix”.
Demain, il conviendra probablement de mixer “travail à distance”, “télétravail” et “semaine de/en 4 jours”.
A suivre !