En 2016, plus de 10 000 cas d’affections psychiques (troubles
anxieux, dépressions, états de stress post-traumatique…) ont été
reconnus comme accident du travail, révèle une édifiante étude de
l’Assurance maladie. Alertant depuis des années sur ces sujets, la
CFE-CGC poursuit son combat pour une meilleure reconnaissance des
pathologies psychiques liées au travail.

Les
troubles psychosociaux sont un lent et insidieux poison qui touche un
nombre croissant de salariés dans le privé comme dans la fonction
publique. Dans une étude rendue publique le 16 janvier dernier,
l’Assurance maladie indique que sur les 626 000 accidents du
travail/maladies professionnelles (AT/MP) officiellement reconnus en
2016, plus de 10 000 ont concerné les affections psychiques. Le constat
est sans appel : les cas d’affections psychiques reconnus comme maladie
professionnelle ont été multipliés par sept en cinq ans, souligne
l’Assurance maladie.

En progression constante, l’ensemble de
ces affections psychiques liées au travail (troubles anxieux,
dépressions, états de stress post-traumatique…), prises en charge au
titre des accidents du travail et des maladies professionnelles, ont
coûté 230 millions d’euros en 2016. Les salariés victimes d’affections
psychiques sont en moyenne arrêtés presque deux fois plus longtemps que
pour les accidents du travail en général (112 jours contre 65 jours).
Par ailleurs, 7,5 % des affections psychiques reconnues donnent lieu à
une incapacité permanente, contre 5 % pour les AT en général, précise
l’étude.

  • Les femmes et plusieurs secteurs d’activité surreprésentés 
Les affections psychiques concernent en majorité des femmes (60 %),
plus exposées aux risques psychosociaux en raison de leur
surreprésentation dans certaines professions, en particulier dans le
médico-légal qui concentre 20 % des affections psychiques reconnues en
accidents du travail. Autres secteurs particulièrement touchés : les
transports (15 % des affections psychiques) et le commerce de détail (13
%). En termes d’âge, les salariés victimes de troubles psychiques ont
en moyenne 40 ans.
  • Les cadres, techniciens et agents de maîtrise sont les plus exposés aux risques psychosociaux
Si les employés sont la catégorie socio-professionnelle qui connaît
la fréquence la plus importante d’affections psychiques liées au
travail, ce sont bien les populations de l’encadrement – cadres,
techniciens et agents de maîtrise – qui connaissent, en proportion, « la plus grande part d’affections psychiques prises en charge au titre d’accidents du travail/maladies professionnelles », indique l’étude.
  • La CFE-CGC poursuit son combat pour une meilleure reconnaissance des pathologies psychiques liées au travail
Ce constat est largement relayé depuis des années par la CFE-CGC, la
première organisation syndicale ayant parlé du stress professionnel et
du lourd tribut payé par les salariés de l’encadrement à la surcharge de
travail et à l’explosion des risques psychosociaux (RPS). La CFE-CGC
continue de se battre pour une meilleure reconnaissance des pathologies
psychiques liées au travail et pour l’indispensable reconnaissance en
maladie professionnelle du syndrome d’épuisement professionnel
(burn-out), « un broyeur silencieux dont les principales victimes sont les salariés de l’encadrement » selon Martine Keryer, secrétaire nationale confédérale.
  • Agir sur la prévention 
Pour faire face à la dangereuse progression des affections psychiques liées au travail, « la prévention des risques psychosociaux doit être prioritairement engagée dans les secteurs les plus à risque », estime l’Assurance maladie. Les entreprises ont en effet « beaucoup de difficultés à appréhender les RPS et à mettre en oeuvre une démarche de prévention efficace et durable ».
Il s’agit notamment d’agir en amont sur six facteurs déclenchants :
l’intensité du travail et le temps de travail, les exigences
émotionnelles, le manque d’autonomie, la mauvaise qualité des rapports
sociaux au travail, la souffrance éthique et l’insécurité de la
situation de travail.

1 COMMENTAIRE

  1. Beaucoup sont victime de souffrance et n’ose pas en parler ouvertement par peur de Seb faire écarter. C’est une erreur, il faut se défendre, j’en sais quelque chose

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici