Selon le très attendu Datascope, l’observatoire de la vie en entreprise réalisé par le groupe Axa, l’absentéisme au travail connait une importante augmentation, tant par son taux général – +4,5% en 2024 vs 2023 – que par le nombre d’arrêts-maladie (+7%) et l’augmentation de la durée moyenne de ces arrêts : 23,3 jours vs 21,8 en 2023. L’ensemble des indicateurs passent donc au rouge.

S’il fallait justifier la crédibilité de ce Datascope, il suffirait de rappeler que ses analyses reposent sur 400 millions de données mensuelles anonymisées issues de son portefeuille d’entreprises clientes représentant 3 millions de salariés du privé en France. Ce qui n’est pas rien et surpasse, et de loin, le niveau de données sur lesquelles s’appuient la plupart des sondages.

Mesuré à +41% par rapport à 2019, cet absentéisme galopant serait, en partie tout au moins, dû à une augmentation significative des arrêts de longue durée, eux-mêmes justifiés par les conséquences de troubles psychologiques affectant toutes les tranches d’âge et, notamment, de plus en plus de salariés plutôt jeunes, de moins de 40 ans. Le taux d’absentéisme relevé par cette enquête rejoint le plus élevé des indicateurs de 2022, en pleine crise sanitaire. A noter que ce sont maintenant 50% (contre 40% en 2019) des arrêts des moins de 40 ans qui sont en lien avec des troubles psychologiques sévères (dépression, hyper-anxiété, épuisement professionnel…).

Les cadres en première ligne

Le taux global d’absentéisme a donc augmenté de 7% en 2024 vs 2023 tandis que la durée moyenne des arrêts de travail passait de 21,8 à 23,3 jours mais, selon cette enquête de grande ampleur. Avec +9% d’augmentation des arrêts de travail en une année, ce sont les cadres les plus lourdement affectés par cette dégradation de l’état de santé des salariés en France. Question impertinente et donc… pertinente : y aurait-il un lien, même ténu, entre cette dégradation de la situation générale des cadres et la volonté de notre direction de les sous-représenter dans les instances. Sujet de réflexion que je pose là, comme ça.

On constate, de plus, un impact notable pour les seniors dont les arrêts de travail ont connu une augmentation de 7%.

Face à cette situation particulièrement inquiétante, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet a annoncé la tenue d’une prochaine conférence sur la santé mentale au travail et les conditions de travail. En parallèle, le Cese (Conseil économique, social et environnemental) devrait quant à lui commencer à plancher sur de nouvelles pites de réflexion. Nous voilà sauvés…

La Sécu ne perd pas le Nord

Plus prosaïquement et avec une réactivité forçant l’admiration, une nouvelle mesure adoptée par le Sécurité sociale sanctionnera financièrement les salariés en arrêt-maladie. En effet, dès le 1er avril prochain, et cela n’a hélas rien d’une blague, les indemnités journalières seront calculées sur 50 % du salaire de base avec un plafond abaissé à 1,4 Smic. Cette mesure de gestion financière entraînera fatalement une réduction de l’indemnisation pour certains salariés et une augmentation de la charge pour les employeurs en cas de maintien de salaire.

Demain sur ce site :

Et maintenant, ce sont les trop-perçus !

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