Du 25 juillet au 18 août 2017, rediffusion des articles les plus lus de l’année
Depuis notre article “Menace sur les agences BTP“,
il y a un peu plus d’une semaine, les informations ne cessent de tomber
de toutes les régions. Elles émanent de collègues des agences BTP, bien
sûr, mais pas seulement. Tous ont compris que la direction s’apprête à
faire subir au réseau une sévère cure d’amaigrissement et la chasse aux
agences non rentables est ouverte. Nombreux sont les salariés permanents
travaillant des des agences estimées “non rentables” inquiets pour leur
devenir et on le serait à moins. Mutations proposées, avec
rétrogradation à la clef, ruptures conventionnelles, licenciements pour
objectifs non atteints, ce qui n’était pas très fréquent chez Adecco,
tous les moyens sont bons pour diminuer effectifs et réseau d’agences en
vue de regroupements. C’est, comme nous le confirment un certain nombre
d’interlocuteurs élus ou non, un véritable plan social larvé, non
déclaré, qui est mis en œuvre.
Et
pourtant, la plupart des agences jugées non rentables aujourd’hui
l’étaient hier, avant l’envolée des ponctions effectuées sur leurs états
de gestion. Elles ont été rendues déficitaires par aspiration,
captation et prédation de prélèvements proprement démentiels, diminuant
d’autant leurs résultats. Depuis 2013 nous alertons sur les conséquences
de la valse des systèmes de rémunération toujours moins rémunérateurs
et sur le siphonnage en règle des agences.
Pour mémoire, relisez ce que nous écrivions le 15 mai 2013, il y a plus de trois ans et demi : “En 2014, c’est une autre histoire puisque les ravages de la confiscation
totale (ou contribution totale, je ne sais plus très bien) seront alors
rendus évidents pour tous puisque des centaines d’agences se
retrouveront arithmétiquement (et artificiellement) en négatif en fin
d’année 2013. Nous l’avons dit et écrit à plusieurs reprises, la
fonction principale du nouveau mode de calcul des EDG consiste
essentiellement, outre une prédation considérable sur les rémunérations,
à rendre mécaniquement déficitaires plusieurs centaines d’agences
aujourd’hui bénéficiaires afin de justifier ainsi un nouveau plan social
qui permettra de réduire de façon significative la dimension du réseau.
Toujours moins d’hommes, d’agences, de structures…. et toujours plus
de finances. Tout était dans notre fameux tract “La finance expliquée
aux nuls“.
s’agissait donc bien entendu de “faire de l’argent” vite et beaucoup
mais pas seulement : rendre un nombre important d’agences déficitaires,
c’est permettre très logiquement une contraction du réseau, contraction
qui vient à point, en parallèle de la marche forcée vers la
digitalisation. Une entreprise ne peut conserver indéfiniment des
centres de profits déficitaires, n’est-ce pas ? Imparable.
Le
processus semble loin d’être achevé et la multiplication des dates de
réunion du Comité central d’entreprise n’augure rien de bon.
L’insatiable ogre zurichois attend sa pitance et il n’y a aucune chance
sérieuse que son appétit s’amenuise en 2017. Compte tenu du niveau des
prix pratiqués chez les grands comptes et de la faible rentabilité qui
en découle, il va bien falloir conforter notre position de “leader par
les coûts”…