Hommeril, président confédéral, a notamment rappelé l’opposition de la
CFE-CGC à la réforme gouvernementale des retraites suspendue durant la
crise et qui n’est pas une priorité.
Désireux d’une première prise de contact avec les partenaires
sociaux pour évoquer les prochains grands dossiers de l’agenda social,
Jean Castex, le nouveau Premier ministre, a convié jeudi et vendredi
l’ensemble des organisations syndicales et patronales, en présence de la
nouvelle ministre du Travail, Élisabeth Borne.
LA CFE-CGC EN APPELLE À UN DIALOGUE SOCIAL VÉRITABLEMENT LOYAL
Au menu notamment des discussions : le plan de relance face à la crise,
l’emploi et la réforme de l’assurance chômage, dont l’entrée en vigueur
du second volet avait été reportée à début septembre sous l’effet de la
crise sanitaire. Mais aussi le retour de la réforme gouvernementale des
retraites devant instaurer un système universel par points, elle aussi
suspendue en mars dernier et qui suscite aujourd’hui l’opposition
généralisée de toutes les organisations syndicales alors que la priorité
absolue doit être celle de l’emploi face à une crise hors norme et à
toutes ses conséquences (multiplication des restructurations et des
plans sociaux, hausse de la dette de l’Unedic…). Dans la situation
actuelle, la CFE-CGC en appelle plus que jamais à un dialogue social
véritablement loyal, et rappelle aussi le besoin urgent de mesures
législatives imposant une gouvernance plus responsable des entreprises.
« RESSORTIR LA RÉFORME DES RETRAITES, C’EST RESSORTIR LA POMME DE LA DISCORDE »
Reçu jeudi par Jean Castex, François Hommeril, président de la CFE-CGC, s’est d’abord réjoui que « le Premier ministre veuille nous associer au plan de relance et à son suivi ».
Au-delà de cette première prise de contact, le président confédéral, en
amont de ce rendez-vous, avait détaillé combien remettre sur la table
la réforme des retraites, à laquelle s’oppose depuis des mois la
CFE-CGC, la qualifiant dès le début « d’inutile et dangereuse », s’apparenterait à « une provocation » de la part du gouvernement dans un contexte de crise sociale et économique où les priorités sont ailleurs.
« Cette réforme doit rester dans le placard et ne pas en sortir, confiait-il le 5 juillet dernier sur France Info. Tout
ce qui a été proposé est mauvais et contribue à casser le système
actuel, qui est la meilleure garantie de redistribution et de prise en
charge sociale du niveau de vie après l’activité. Le système par points
est un système qui a comme seul objectif de baisser globalement le
niveau des pensions. On peut raconter des bobards comme cela a été fait
par le précédent gouvernement, à savoir que ce serait un système plus
juste, plus favorable aux femmes. C’est faux. C’est exactement
l’inverse. Ressortir le sujet aujourd’hui, c’est ressortir la pomme de
la discorde. »
REVOIR LA RÉFORME DE L’ASSURANCE CHÔMAGE
Sur l’assurance chômage, le Premier ministre a redit aux partenaires
sociaux sa volonté de décaler la réforme qui prévoit notamment un
nouveau calcul de l’allocation et un durcissement de l’ouverture de
droits et leur rechargement. « Il faut très clairement revenir sur
la loi qui a été faite l’an dernier au motif d’un contexte économique
favorable, alors que désormais, ce contexte a totalement explosé »,
explique François Hommeril, qui a rappelé l’opposition de la CFE-CGC à
la dégressivité des allocations des cadres, un dispositif injuste et
inefficace.
VERS UNE CONFÉRENCE SOCIALE LE 17 JUILLET
Après ces premiers échanges et dans la foulée de sa déclaration de
politique générale prévue le 15 juillet, Jean Castex doit recevoir à
nouveau les partenaires sociaux le 17 juillet pour une conférence
sociale laquelle devrait préciser les prochains éléments de calendrier.