année, le groupe Adecco se trouvait dignement représenté au Forum
économique de Davos, en Suisse, plus connu sous l’appellation de World
Economic Forum (W.E.F.), raout annuel rassemblant chaque année à la même
période environ 2 500 participants dont environ 1 500 représentants de
grandes entreprises et une ribambelle de chefs d’État, d’hommes
politiques, d’universitaires, d’intellectuels plus ou moins
autoproclamés, de journalistes, d’économistes, de “pipoles” et on en
passe. S’y côtoient sans la moindre animosité apparente les
bénéficiaires du système et les forgeurs de crises (la banque Goldman
Sachs, Georges Soros & Co). Pendant trois jours, les agents les plus
zélés du système économique mondial et de l’ultra-libéralisme
communient dans une même vision du monde, un monde sans frontières, sans
barrières d’aucune sorte et de plus en plus riche de dividendes, de stock-options pour quelques-uns et de précarité et de
plans sociaux pour les autres… Mais nombre d’entre-eux commencent à
sentir le sol trembler sous leurs souliers vernis et formons le vœu, en
ce début d’année, qu’une certaine crainte soit annonciatrice de sagesse, comme l’affirme à peu de termes près un dicton connu.
Comme
j’ai pu l’écrire par ailleurs “Dans ce « club des
riches » créé par un certain Klaus Schwab, ancien professeur d’économie,
cette
véritable vitrine du capitalisme mondial regroupe chaque année en
janvier,
l’espace de quelques jours, les maîtres du monde ou plutôt leurs agents
les
plus zélés mais de mauvaises langues prétendent qu’y sont surtout
égrenées les
platitudes bien conventionnelles de l’époque et que l’intérêt de ladite
sauterie se limiterait essentiellement à un entre-soi mondain et
commerçant,
dernier endroit où l’on cause et où se cooptent les hommes en gris de
l’hyper-classe dont quelques instigateurs et de nombreux profiteurs du
système.
Le rendez-vous n’en demeure pas moins l’occasion d’une concentration
exceptionnelle
de décideurs économiques et politiques virevoltant dans un ballet de
limousines, de jets privés et d’hélicoptères sous la protection
attentive de
près de 5 000 militaires et policiers”. Je n’ai d’ailleurs jamais bien
compris les raisons qui incitaient tous ces bienfaiteurs de l’humanité,
politiciens ou dirigeants, à ne se mouvoir que sous haute protection,
rapprochée ou non, alors qu’il leur serait tellement plus doux de
communier dans l’euphorie et la félicité avec la multitude
reconnaissante.
Leur
système ne fonctionne pas trop mal puisqu’une récente étude révéla, il y
a peu, que la fortune des 62 milliardaires les plus riches du monde
s’est accrue de 44% depuis 2010 tandis que celle de la moitié la plus
pauvre de l’humanité s’effondrait de -41% pendant la même période.
Tout
ceci pour en venir à la représentation de notre groupe à Davos par
quelques-uns de ses dirigeants, quasi-voisins de palier puisque la
petite commune du canton des Grisons se trouve à moins de 200 kilomètres de Zurich. Leur présence en si sémillante assemblée nous flatte mais
osons espérer que notre Direction en a profité pour rompre avec la
pensée unique des élites hors-sol et leur rappeler quelques évidences et
nécessités. La nécessité de remettre l’humain au cœur de l’entreprise
et des stratégies de développement ; l’évidence de minimiser autant que
faire se peut la précarité et l’insécurité des salariés tout en leur
assurant un niveau de vie convenable ; la nécessité d’un juste partage
des richesses entre les salariés et les actionnaires ; l’urgence de
rétablir la confiance de tous par une gouvernance lisible. Enfin,
l’évidence de défendre ici et maintenant, en priorité absolue, les
citoyens et salariés d’ici et de maintenant…