Un décret publié au Journal Officiel du jeudi 11 juin dernier relève à 38 euros par jour (au lieu de 19) le plafond journalier d’utilisation des titres-restaurants, quelle que soit l’enseigne émettrice. De plus, ce nouveau plafond pourra être utilisé le dimanche et les jours fériés, ce qui n’était pas le cas jusqu’à ce jour. Mais attention, il ne s’agit que d’une libéralité tout à fait provisoire dont le texte fixe la limite au 31 décembre 2020. Au 1er janvier 2021, sans doute le temps de digérer et d’accepter la digitalisation des titres-restaurant, le plafond redescendra à 19 euros avec le rétablissement de l’interdiction d’utilisation le dimanche et les jours fériés.
Le geste s’avère donc mesuré, d’autant plus mesuré d’ailleurs que ce plafond majoré ne concernera que les repas pris dans les restaurants, les hôtels-restaurants, les brasseries et débits de boissons. En effet, pour l’utilisation des chèques-restaurant dans les hypermarchés, supermarchés et autres commerces, le plafond demeure inchangé à 19 euros.
Après deux mois de confinement et de rétention des titres-restaurants – il y aurait pour 1,5 milliard d’euros de titres-restaurants non dépensés pendant cette période – cette mesure, vise essentiellement à relancer la consommation et surtout à donner un coup de pouce à un profession particulièrement sinistrée, la restauration, dont 30% des entreprises menacent de disparaître dans les prochains mois. Un désastre qui pourrait représenter, selon les estimations de la branche, la perte de 225 000 emplois, soit environ le cinquième du total des emplois qui devraient être détruits par la crise sanitaire du Covid-19 et surtout la manière dont elle a été gérée.
Faute de mieux, la profession salue ces mesures mais déplore l’absence du moindre geste sur le montant des commissions perçues par les sociétés éditrices de titres-restaurant dont le montant peut atteindre jusqu’à 5%. Un moyen de paiement plus coûteux encore que les cartes bancaires, selon les professionnels de la restauration.
le niveau de commission perçu par SODEXO et consorts s'apparente à du racket en bande organisée. Ne nous y trompons pas, c'est au final les salariés qui trinquent en payant leurs repas 5% plus cher que nécessaire 🙁