Le ministre du Travail, Myriam El Khomri est venu assister lundi, chez Adecco, à la signature du 1.200ème CDI intérimaire signé par la profession. Le ministre a salué un contrat “intéressant” qui permet de “sortir de la précarité” les travailleurs temporaires”. “Ce contrat, en expérimentation jusqu’en 2018, me paraît intéressant
car d’un côté il répond à des besoins de souplesse des entreprises, et
de l’autre il permet aux intérimaires de sortir d’une situation de
précarité” a doctement déclaré Myriam El Khomri. A ce jour, ce sont environ 3 000 contrats à durée indéterminée pour intérimaires qui ont été signés par l’ensemble de la profession du travail temporaire. Rappelons qu’Adecco se taille la part du lion avec près de la moitié de cet effectif total.
car d’un côté il répond à des besoins de souplesse des entreprises, et
de l’autre il permet aux intérimaires de sortir d’une situation de
précarité” a doctement déclaré Myriam El Khomri. A ce jour, ce sont environ 3 000 contrats à durée indéterminée pour intérimaires qui ont été signés par l’ensemble de la profession du travail temporaire. Rappelons qu’Adecco se taille la part du lion avec près de la moitié de cet effectif total.
La formule, intéressante en soi, incarne au mieux cette fameuse notion de “flexisécurité” vers lesquels les milieux des ressources humaines et du dialogue social nous incitent à avancer mais ne fait pas pour autant l’unanimité, loin de là. La proposition de CDI intérimaire par les agences d’emploi essuie en effet de nombreux refus, de l’ordre de un pour deux propositions, et ce sont donc la moitié des candidats pressentis qui déclinent l’offre. N’oublions pas non plus que ce contrat, nettement plus sécurisant que l’intérim traditionnel, ne concerne qu’une infime minorité de salariés intérimaires particulièrement “employables” et dont les inter-missions seront réduites au strict minimum. Aujourd’hui, la cible se concentre dans les domaines de l’industrie (50%), des services (20%) et du BTP (15%). Les qualifications habituellement en tension représentent le quart des offres. L’agence délégataire a tout intérêt à optimiser l’employabilité et par conséquent les compétences de ses CDI intérimaires si elle veut éviter de rémunérer de trop fréquentes périodes d’inter-mission.
L’une des inconnues majeures du dispositif, c’est sa capacité à résister dans le temps. En effet, combien de temps un salarié “hyper-employable” demeurera-t-il en CDI intérimaire alors qu’il croisera forcément, du fait précisément de son employabilité, une ou plusieurs opportunités de contrat à durée déterminée classique ?