PROTECTION COLLECTIVE AVANT PROTECTION INDIVIDUELLE
D’emblée, le document précise que les mesures de protection collective
doivent primer sur les individuelles. En premier lieu, « le télétravail
doit être la règle chaque fois qu’il peut être mis en œuvre. » A défaut,
le « séquencement des activités et la mise en place d’horaires
décalés » sont indiquées comme premières « mesures organisationnelles ».
Ce n’est qu’ensuite qu’on est censé passer aux mesures de protection
individuelle, « telles que le port du masque ».
HARO SUR LES TESTS EN ENTREPRISE
« La généralisation des tests ou de la prise de température en
entreprise n’est pas recommandée » par le ministère du Travail. Pourquoi
? Parce que « seuls les tests virologiques RT-PCR sur prélèvement
naso-pharyngés sont fiables » et que leur réalisation « est douloureuse,
complexe logistiquement et doit être réalisée par des professionnels
formés. » Quant aux tests sérologiques, le ministère rappelle qu’« aucun
n’est autorisé à ce jour » et il estime « de telles campagnes de
dépistages n’apporteraient que très peu d’informations nouvelles aux
entreprises. »
« JAUGE » DE 4M2 PAR PERSONNE
L’espace de sécurité par personne en milieu de travail est appelé «
jauge » par le ministère du Travail. Cette jauge est fixée à « 4 mètres
carrés minimum par personne, ce qui doit permettre de garantir une
distance minimale de 1 mètre autour d’une personne (dans toutes les
directions). » Pour savoir combien de clients ou de salariés un
établissement peut accueillir, on calcule sa « surface résiduelle »,
c’est-à-dire sa surface totale moins les espaces de circulation ou les
réserves et les rayonnages par exemple, et on divise le nombre de mètres
carrés obtenu par quatre. Trois exemples sont fournis : supermarché de 2
000m2, open-space de 700m2, librairie de 100m2.
GESTION DES FLUX
La gestion des flux du déconfinement est « déterminée par les goulots
d’étranglement » que peuvent être les cabines d’ascenseur, les entrées
et sorties piétonnes de parking, les portillons, les circulations à
emprunter pour rejoindre son poste. Plusieurs mesures sont listées :
marquage au sol, sens unique, plans de nettoyage régulier,
réorganisation des horaires pour éviter les arrivées nombreuses…
ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION INDIVIDUELLE EN DERNIER RECOURS
Utilisables en derniers recours « lorsqu’il est impossible de recourir à
une solution de protection collective », les Equipements de protection
individuelle (EPI) donnent l’occasion d’une petite semonce de la part du
ministère. Il rappelle que leurs « performances sont étroitement
dépendantes du respect de conditions d’utilisation idéales, lesquelles
se trouvent rarement réunies en pratique ». Le document répète que « le
masque « grand public » ne peut se substituer aux règles de
distanciation physique ». Un tableau liste la nature, l’usage et les
performances de quatre types de masques.
QUE FAIRE EN CAS DE SYMPTÔMES D’UN COLLÈGUE ?
L’entreprise doit rédiger préventivement une procédure de prise en
charge des personnes symptomatiques si elles apparaissent sur le lieu de
travail. Ces symptômes sont les suivants : « fièvre et/ou toux,
difficulté respiratoire, à parler ou à avaler, perte du gout et de
l’odorat ». La prise en charge repose sur l’isolement, la protection, la
recherche de signes de gravité.
PRISE DE TEMPÉRATURE
La prise de température par les entreprises de personnes entrant sur
leur site est autorisée. Toutefois, le ministère rappelle que « le
portage viral (pouvant) débuter jusqu’à 2 jours avant le début des
signes cliniques », cette prise de température « pour repérer une
personne possiblement infectée serait donc faussement rassurante ». Il
souligne que le contrôle de température « n’a pas un caractère
obligatoire et (que) le salarié est en droit de le refuser. Si
l’employeur, devant ce refus, ne laisse pas le salarié accéder à son
poste, il peut être tenu de lui verser le salaire correspondant à la
journée de travail perdue. »