Du 4 au 25 août, rediffusion du meilleur de l’année

Article publié le vendredi 31 janvier 2014 :


L’économie va mal ? Les salaires ont une fâcheuse tendance à s’étirer
vers le bas ? Difficile d’épargner et vous avez plutôt une fâcheuse
tendance à “désépargner” pour assumer vos échéances ? Eh bien nous
allons vous apporter un peu de douceur dans ce monde de brutes. Voici le
classement des dix premiers gains boursiers suisses pour l’année 2013.
Vous aurez l’agréable surprise d’y trouver, en troisième position, la
famille Jacobs, premier actionnaire du groupe Adecco. La vérité oblige à
dire que le cacao pèse plus lourd que le travail temporaire dans cette
performance mais, quand même, soyons fiers d’avoir concouru à cette
réussite financière époustouflante.

Que les choses soient claires : une entreprise doit gagner de l’argent,
c’est une évidence. Celle qui n’en gagne pas disparaît rapidement de
l’environnement. Mais des fortunes trop rapidement acquises signifient
évidemment que salariés et fournisseurs n’ont pas été rétribués à leur
juste valeur. La financiarisation de l’économie ne génère que pauvreté,
précarité et ruine l’économie réelle, sans aucun souci du bien commun. A
quoi bon se plaindre de salaires statiques, voire à la baisse, de
conditions de travail dégradées et de sous-effectifs si l’on ne dénonce
pas ces évidences ?

Sur la première marche du podium suisse, les familles Oeri et Hoffmann,
actionnaires majoritaires des laboratoires pharmaceutiques Roche,
peuvent s’enorgueillir d’un portefeuille boursier augmenté de 4,9
milliards en un an. En y ajoutant des dividendes touché en cours
d’année, les deux familles chanceuses auront touché la bagatelle de 5,4
milliards sur une année. La somme est tellement énorme que nous allons
vous aider : près de 15 millions de francs CHF par jour sur 365 jours.
Ça laisse voir venir…

En deuxième position, la famille Blocher, à la tête de EMS Chimie, a vu
son patrimoine s’envoler de 1,6 milliard en une petite année soit 133
000 000 CHF par mois. Normalement, on s’en sort.

La troisième prospère famille, la famille Jacobs, actionnaire
majoritaire du groupe cacaotier Barry Callebaut et actionnaire
majoritaire également d’Adecco pourra toujours chanter “Chaud cacao” en
karaoké au coin du feu pour célébrer l’accroissement de son patrimoine
de 1,5 milliard de francs CHF. Celui-ci s’élevant à 5,9 milliards au
total, on notera donc que la famille a acquis sur la seule année 2013 le
quart de sa fortune. Tout cela est-il bien raisonnable ?

Suivent ensuite les sept autres actionnaires ne figurant pas vraiment
non plus parmi les damnés de la terre. La famille Hayek (Swatch),
augmentant son capital de 1,4 milliard sur l’année, Esther Grether, la
famille Landolt (Novartis), la famille Straumann, puis la famille
Burkard-Schenker, Klaus-Mickaël Kuhn et, enfin, Viktor Vekselberg qui
n’a lui gagné “que” 400 millions de francs suisses sur l’année. Pas
vraiment fauché quand même…
Allez, assez rêvé, au boulot !

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