Pas de motivation durable sans carotte…
Chaque mois qui passe apporte son lot de rabiotages, grappillages et d’écornifleries. La direction possède une imagination débordante pour ce qui est de dépouiller très efficacement les salariés d’une partie de plus en plus importante de leur rémunération. Comme nous l’avons souvent dit et écrit sur ce blogue et pour parodier le titre d’une poignante chanson contemporaine, “Ça ne finira jamais”… sauf si les salariés se mobilisent en nombre, bien entendu. 
Après avoir rincé le réseau – comme nous l’avions prédit, environ deux agences sur trois subissent actuellement une contribution totale négative – la direction s’en prend maintenant aux rémunérations des fonctions-support. Les équipes zone DZ, RVZ, RMZ, CFZ) se voient aujourd’hui contraintes de signer un avenant dont les conséquences, bien trop prévisibles, hélas, aboutiront à une immédiate et sévère baisse de rémunération.
Le fixe demeure inchangé (pour l’instant) et c’est à la part variable que s’en prend évidemment l’entreprise. Problématique classique pour notre direction : comment payer encore moins ceux qui ont déjà connu plusieurs tontes et dont la démotivation s’accroit de jour en jour ? Bel exercice de management pour amateurs éclairés.
Le changement porte donc sur la part variable que l’on déconnecte complètement de la contribution totale (vous savez, la panacée que l’on nous vendait naguère comme un imparable recalcul équitable et logique). Cette part variable ne sera donc plus versée qu’en fonction de l’atteinte du budget ou de l’objectif si vous préférez. Autant dire, au vu du niveau desdits budgets, fixés de façon unilatérale par d’ingénieux financiers, que les équipes zone devront s’habituer à travailler au fixe ou tout au moins à perdre une bonne partie de leur rémunération variable. Combien atteindront en effet l’objectif à 100% ? L’ensemble des collègues dans les fonctions-support perdront environ 2 à 4 000 euros par an, selon leurs propres estimations. C’est toujours ça de pris !

Perfidie suprême, l’enveloppe de part variable (entre 15 et 30% du salaire brut, selon les fonctions) étant calculée sur la rémunération fixe, c’est une véritable double-peine que l’on applique à tous ceux dont les salaires fixes sont bloqués depuis tant d’années. Calculer une part variable à la baisse sur une partie fixe sous-évaluée, cela confine au grand art. Cette énième opération de prédation menée à l’encontre des salariés permanents s’accompagne, comme d’habitude, de pressions, chantages et menaces diverses destinés à arracher des signatures d’avenants aux récalcitrants. Tels des sergents-recruteurs avinés, certains managers battent la pavé pour arracher signature après signature et, malheureusement pour les salariés, y réussissent fort bien selon nos informations. Il faut dire qu’ils ont des arguments frappants. Petits verbatims relevés ici et là et dont nous font part nos collègues : “Si tu ne signes pas, tu te places en dehors de l’équipe” ; “Si tu ne signes pas, à terme tu ne pourras rester dans l’entreprise et en tout cas je saurai m’en souvenir” ; “Si tu ne signes pas, je ne te louperai pas” et autres amabilités du même tonneau… Des salariés nous font part de menaces explicites, de propos dévalorisants et de tentatives de déstabilisation indignes. Une fois encore, ce sont les Directeurs de zone qui sont envoyés au front pour défendre farouchement une cause à laquelle, pour la plupart d’entre eux, ils n’adhèrent pas. De nombreux cadres des fonctions-support ont donc signé à contre-cœur leur avenant, persuadés de l’arnaque mais soucieux de préserver leur emploi. Faudra-t-il en sus exiger d’eux une motivation sans faille ?
La direction poursuit donc sa course folle, avide de gains immédiats réalisés maintenant essentiellement sur le dos des salariés et sans aucun souci apparent de la pérennité de l’entreprise, ni de la satisfaction des femmes et des hommes qui la font vivre.

6 Commentaires

  1. C'est incroyable de cynisme !
    Les "fonctions support" qui après avoir largement participées à l'entubage du réseau ; leur basse besogne terminée, se trouvent maintenant à leur tour remerciées avec un grand coup de pied dans le cul (en fait c'est pas le pied, mais je voudrai pas être censuré).
    Bienvenue au club !
    Les équipes DZ hautaines et bien souvent condescendantes avec les gens qui les font quand même vivre.

  2. Toutes les causes ne sont pas forcement bonne à défendre.
    les RVZ, RMZ, CFZ et les DZ ont gagné beaucoup d'argent au moment ou on leur a demandé de faire du ménage dans le réseau.certain était pet à tout pour sauver leur tête. Le mot est surement un peu fort mais ils ont collaboré…
    Alors moi, je ne vais pas m'appesantir.

  3. Nous les verrons alors peut être à nos côtés lors de la prochaine grève. Enfin si vous les syndicats vous vous bougez un peu !!! En effet depuis avril 2013 c'est un peu le silence radio !!!!!

  4. Bien d'accord avec les commentaires ci-dessus.
    Pour moi ce ne sont pas vraiment tous des "collègues" si certains sont restés proches du réseau, une majorité a tournée casaque en pensant être du côté du manche !
    Dieu sait s'il y en a un paquet qui m'a pourri la vie en allant baver auprès de la direction pour se faire bien voir (certain(e)s même par pure perversité).
    Alors j'adhère complétement au terme de Collabos.
    "Vous chantiez? j'en suis fort aise… Et bien dansez maintenant !"

  5. En fait ce sont bien des collègues : Personnes qui exercent la même fonction qu'une autre ou qui font partie de la même structure.
    Et non pas des camarades : personnes qui pratiquent une même activité que d'autres et avec lesquelles elles entretiennent des liens affectifs.
    Mais on peut employer le terme plus générique et prêtant moins à confusion d'empafés ; là, tout le monde comprendra.

  6. Le positionnement des hommes et femmes de paille que sont les RVZ,RMZ,CFZ,RRH,DZ,… est loin d'être évident. Ils ont choisi leur "camp" il faut qu'ils acceptent. Il ont demandé de faire confiance à leur tour on leur demande de faire confiance. Ont-ils un cerveau , sont-ils capables de réfléchir et de dire NON??

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