Nous ne sommes plus qu’à cinq malheureux jours du 1er juillet, date limite pour trouver un accord sur le sujet du CDI intérimaires, et voilà que les partenaires se retrouvent dans l’impasse. Selon les syndicats de salariés, le Prisme, fédération patronale de la branche du travail temporaire veut créer une sorte de CDI hybride, au rabais, destiné avant tout à favoriser l’activité des entreprises d’intérim au détriment des salariés de la profession. Soulignons au passage l’équivoque de ce projet de contrat CDI pour les intérimaires, alors même que ledit contrat recule partout, y compris et notamment dans les entreprises de travail temporaire.
De trop nombreux points de blocage
Les syndicats, pour une fois unis, ont listé les 10 points de blocage rédhibitoires et de nature à empêcher tout accord à court terme. Ils ont par exemple proposé différents seuils de volumes d’heures travaillées et d’ancienneté afin que les salariés obtiennent le fameux CDI intérimaire et demandent que soit approfondie la questions cruciale de la rémunération entre les missions afin de mettre un coup de frein à l’hyper-précarisation
Le patronat, le Prisme en l’occurrence, avance en crabe, tentant de biaiser (ne pas oublier le “i”) et faisant preuve d’un comportement singulièrement déloyal selon les observateurs. Pour faire simple, ces grands philanthropes verraient bien la création d’un CDI intérimaire au rabais qui ne manqueraient pas, avec le temps de concurrencer le CDI traditionnel avant, peut-être, de parvenir à le suppléer. L’alléchante promesse d’un CDI pour les intérimaires se transformerait, dans les faits, en machine de guerre contre ce CDI qui semble tant les embarrasser, alors qu’ils en bénéficient tous et, à titre personnel, espèrent bien voir cet état perdurer.
La plupart des négociateurs syndicaux s’interrogent sur la pertinence de poursuivre les négociations ou de plutôt claquer purement et simplement la porte pour clarifier la situation. De plus, même si les négociations devaient reprendre un tour positif, n’oublions pas que le fameux contrat CDI intérimaire ne devrait concerner que 3% des 600 000 intérimaires en France. La montagne n’accoucherait donc que d’un souriceau au prix d’une dérégulation, voulue par le patronat, qui se verrait bien escamoter les notions de tiers-temps, par exemple.
Les forces politiques devraient plutôt inciter les dérégulateurs forcenés à s’intéresser aux moyens de parvenir à une allongement de la durée des missions, par exemple encore.
Et si aucun accord n’est trouvé ?
Si rien n’avance et si les égoïsmes l’emportent sur le dialogue, un échec constaté le 1er juillet aboutirait à une réunion de négociation UNEDIC, déjà programmée pour le 5 juillet, où il se déciderait des mesures fort désagréables avec notamment la mise à l’ordre du jour de la taxation des contrats courts. Ce serait alors probablement l’extension de la taxation des CDD aux contrats de travail temporaire. Aux dernière nouvelles, cette perspective amènerait les négociateurs du Prisme à mettre de l’eau dans leur vin et à assouplir leurs positions lors de la prochaine et dernière réunion, le vendredi 28 juin. Comme quoi, quand c’est demandé gentiment…
Donc soit mon agence passe de -10 à -25 KE de CT / mois (si je suis taxé à 4% du CA comme pour les CDD) soit je paie 3% de mes intérimaires en remplacement du Pôle Emploi lorsque je suis tellement mauvais que je ne leur trouve pas de mission … ?
HELP US !!!