Lors de sa séance plénière du 14 décembre dernier, le
Conseil d’orientation des retraites (COR) s’est penché sur la situation
de l’emploi des 55-64 ans (les seniors) en Europe et a réalisé sur le
sujet une analyse comparative des 27 Etats membres de l’Union
européenne.
Si au début des années 2000 les 27 pays européens
affichaient tous de faibles taux d’emploi des seniors, en moyenne de
36,8%, ce taux a atteint 46,3% en 2010. Malgré cette évolution, des
disparités subsistent et les pays qui faisaient figure de référence en
2000 ont connu une avancée nette “modérée”. Ainsi, au Danemark, au
Royaume-Uni et en Suède, où le taux d’emploi des 55-64 ans s’élève
respectivement à 57,6%, 57,1% et 70,5% en 2010.
Les pays où la
progression du taux d’emploi des seniors a été la plus forte sont les
Pays-Bas (53,7%), la Finlande (56,2%) et l’Allemagne (57,7%).
A
l’inverse, malgré une évolution favorable, le taux d’emploi des 55-64
ans reste parmi les plus faibles d’Europe en France, en Italie et en
Espagne (alors que dans les années 1970, le taux d’emploi des seniors en
France était supérieur à 50%, plus élevé que celui des pays de l’Europe
continentale). Ainsi, la France détient, pour 2010, un taux d’emploi
des seniors inférieur à la moyenne européenne bien que sa progression
soit plus dynamique que la moyenne de l’Union (passant de 28,9% en 2000 à
39,7% en 2010). Cette hausse du taux d’emploi des seniors a été
principalement due à un effet de structure démographique correspondant à
l’arrivée à l’âge de 55 ans des premières générations du baby-boom
entre 2000 et 2005. Hors effet démographique (“taux d’emploi
sous-jacent”), la hausse du taux d’emploi de cette classe d’âge a
perduré entre 2005 et 2010 et s’est même accélérée depuis 2008.
Le
COR explique partiellement cette “contre-performance” Française par les
cessations anticipées d’activité mises en œuvre depuis une dizaine
d’années, ainsi que par les nombreux départs anticipés en retraite pour
carrières longues depuis 2004.
Pour réussir leur performance, les
pays dans lesquels la progression du taux d’emploi des seniors est la
plus élevée ont mis en œuvre, sur la décennie 2000-2010, une politique
active d’emploi destinée aux 55-64 ans. Avec l’abolition des dispositifs
de cessation anticipée d’activité de type préretraite, des politiques
visant à l’embauche ou au maintien dans l’emploi des seniors ont été
instaurées. De plus, outre le recul de l’âge l’égal de départ à la
retraite, des mesures ont été prises afin d’éviter que les dispositifs
d’invalidité ne servent de substitut. Enfin, pour compléter les effets
de leur politique, les pouvoirs publics néerlandais, finlandais et
allemands ont misé sur la formation pour favoriser l’employabilité de
leurs seniors.
Pour accéder à l’analyse du COR, consultez le lien suivant : http://www.cor-retraites.fr/IMG/pdf/doc-1606.pdf