La semaine dernière, la direction s’est fendue d’une double communication à destination de l’ensemble du réseau : une communication de notre président et une note explicative des mesures consenties tout à fait indépendamment de ce mouvement puisque l’annonce de celles-ci est tombée le même jour que le mouvement de grève. Coïncidence touchante, limite attendrissante, mais coïncidence quand même.
De toute façon les mesures proposées sont sans rapport avec l’essentiel des revendications des salariés. Nous apprécions le coup de pouce donné sur les salaires les plus bas et il était urgent et indispensable de le faire mais nous sommes très loin des attentes du réseau. En effet, les timides revalorisations qui viennent chaque année légèrement freiner la baisse du pouvoir d’achat des salaires les plus bas ignorent superbement la majorité des salariés se trouvant au dessus du seuil fatidique (2 200 euros). Est-on nanti avec 2 200 euros brut par mois ? (pas même une nuit dans la suite d’un Sofitel à New-York !) Aujourd’hui cadres et non cadres voient leur revenu net disponible fondre année après année comme beurre au soleil à quoi s’ajoute un manque de reconnaissance douloureusement ressenti et des conditions de travail qui n’en finissent pas de s’effilocher.
Contrairement à ce qui a pu être exposé ici et là dans la presse, ce mouvement de grève n’a pas été le premier chez Adecco mais le troisième. Le second si l’on veut parler des mouvements dont la presse s’est fait l’écho. Le dernier mouvement de grève était unitaire, tous syndicats confondus et s’est déroulé en 2008. Les deux premiers mouvements de grève se disaient unitaires et impliquaient donc plus ou moins l’ensemble des syndicats présents chez Adecco.
La lettre de notre président mentionne à la première ligne le nom du syndicat qui a décidé de mener seul un mouvement de grève, ce qui représente une peu discrète mais délicate valorisation, et le crédite même d’un taux de participation de 11%, ce qui semble ambitieux comparé à nos sources. Mais ne chicanons pas, c’est jour d’amabilité. Il est rarissime pour ne pas dire jamais vu qu’un PDG fasse pareil cas d’un mouvement de grève et l’assortisse d’un tel coup de pub en faveur d’un syndicat comme nous l’ont fait observer de nombreux salariés.
Notre président rappelle par ailleurs les attentes des salariés, présentées par les délégations et là que découvre-t-on ? Un problème majeur et pressant sur les salaires et les conditions de travail ! Exactement ce que nous dénonçons depuis des années quotidiennement sur ce blog, dans nos tracts, dans les instances, au Comité d’établissement, au Comité central d’entreprise et j’en passe sans doute… Donc, pas vraiment une nouvelle à sensation.
Notre système de commissionnement sera donc “repensé” et des salariés seront sollicités pour travailler sur le sujet. Quant aux organisations syndicales elles seront écoutées dans les prochains jours et associées aux travaux sur le sujet. Fort bien mais le calendrier est décevant puisqu’il s’agit de travaux qui aboutiront en octobre pour une application en janvier 2012. C’est long Monsieur le Président, très long, trop long même. Nous écouter et nous lire et surtout nous entendre aurait fait gagner un temps précieux aux salariés.
Quant à la note explicative jointe à la communication, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une réécriture de la première information mais avec une police de caractère plus grande. On est passé du verdana 10 à l’arial 12 mais question grisbi ça ne change pas grand chose et nos créanciers pourront continuer à trembloter. Entre la première annonce et la note en question, le progrès semble donc ne concerner, pour l’instant, que la police de caractères et la dextérité dans le traitement de texte.
Les membres de la CFE CGC participeront donc activement aux travaux mais se réservent la possibilité d’en appeler à un vaste mouvement social unitaire et inter-syndical s’il s’avérait que la réflexion piétine pour diverses raisons ou que les solutions proposées soient notablement insuffisantes.
