François Davy, président d’Adecco, invité d’Emmanuel Duteil dans “Le grand journal”, le 27 juillet 2010 sur BFM Radio.
Emmanuel Duteil : les chiffres du chômage publiés ce soir marquent malgré tout une relative stabilité, selon les catégories qu’on prend : si l’on prend la catégorie A de ceux qui n’ont pas du tout travaillé, on est sur une légère baisse de 0,3 %. Si on prend les catégories A, B et C qui prennent en compte des gens qui auraient vraiment très peu travaillé, qui donc seraient quasiment à un niveau de chômage, là on est en légère hausse de 0,4%. L’un dans l’autre, je ne me trompe donc pas en parlant de relative stabilité sur le front de l’emploi ?
François Davy : Oui, on peut parler de relative stabilité. Cette stabilité s’inscrit depuis un peu plus de trois mois maintenant.
Emmnanuel Duteil :Même si on avait été étonné finalement en avril et mai de hausses un peu plus fortes que là de relative stabilité ?
François Davy : Oui bien sûr, d’un mois sur l’autre bien évidemment ça peut avoir des variations importantes et c’est pour ça que c’est difficile de comparer. On peut dire que depuis trois mois le chômage tendanciellement augmente très légèrement, mais n’a plus la crise en tout cas qu’on a connue sur les douze derniers mois où là ça augmentait de manière massive.
Donc on peut dire maintenant qu’il y a une certaine stabilité et ce que l’on peut remarquer d’ailleurs c’est que la différence qui fait que ça baisse, notamment sur la catégorie A, c’est qu’il y a moins d’entrées que les mois précédents.
En revanche, les sorties continuent un peu à baisser. C’est ça qui est un petit peu délicat. Mais globalement, il y a eu moins de personnes qui se sont inscrites à Pôle Emploi, en n’ayant aucun emploi.
Emmanuel Duteil : C’est une exemple qui montre que l’économie repart peut-être un peu plus, ou en tout cas qu’on retrouve et qu’on trouve un emploi un peu plus facilement, même si tout ça est à prendre avec des pincettes ?
François Davy : Oui bien sûr. Ce qu’on constate, c’est que bien évidemment le travail temporaire est quand même bien reparti, puisque les chiffres montrent que le mois de juin s’inscrit en hausse d’à peu près 20% par rapport à juin de l’année dernière. Mais l’année dernière la crise était quand même extrêmement sévère.
Les CDD sont également en fort accroissement. Ce qui ne veut pas dire que globalement il y a une plus grande précarité au niveau du marché de l’emploi, c’est simplement que les entreprises manquent de visibilité, veulent bien évidemment fonctionner et prennent des marchés pour les produire en besoin de personnes, mais manquent de visibilité, c’est pour ça qu’elles sont plus fébriles.
Emmanuel Duteil : Surtout qu’il faut bien voir que l’on reste sur des niveaux qui sont plus bas puisque juin 2009 avait déjà été un très mauvais mois, et depuis le début de l’année malgré tout, c’est un peu tendu. Donc aussi, si on commence à enregistrer un léger mieux ou en tout cas une forme de stabilité, c’est qu’à un moment on ne peut de toutes façons pas descendre beaucoup plus bas ?
François Davy : En plus, on a quand même un élément important : c’est la démographie qui fait qu’on est dans le phénomène du “baby-boom”, qui fait qu’il y a beaucoup de départs à la retraite et c’est quand même bien les entreprises qui sont obligées de compenser en embauchant.
Certes, elles embauchent un peu moins que ce que l’on espèrerait, mais également elles embauchent peut-être plus en CDD qu’en CDI, mais on peut noter également que le travail temporaire lui est en bonne forme actuellement.
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Source : BFMradio.com