L’internet pékinois, qu’est-ce que cela peut bien être ? Non, ce n’est pas une version internet réservée aux petits-toutous-à-sa-mémère du même nom qu’affectionnent tout particulièrement les ménagères de (nettement) plus de cinquante ans.
L’internet pékinois, c’est plutôt une appellation faisant référence à la censure exercée par les autorités chinoises à l’occasion des J.O. de Pékin, en 2008. On se souvient de l’accès extrêmement restreint à Internet qui avait scandalisé la presse du monde entier. On sait que technologies de pointe rime souvent avec flicage avancé et que le numérique c’est non seulement la traçabilité absolue mais aussi la possibilité permanente d’une restriction de la libre expression.
Chez Adecco, qu’en est-il ? L’accès à internet est fortement restreint pour tout un tas de raisons dont certaines se comprennent facilement et d’autres moins. Ce blog avait fait, il y à deux ans, l’objet d’un filtrage intempestif par un prestataire zélé, chargé de la sécurité informatique. L’avantage de la sous-traitance c’est qu’elle offre en permanence un bouc-émissaire tout désigné. Vous ne pouvez accéder à tel ou tel site ? “Ce n’est pas nous, c’est notre prestataire qui l’a mis sur la “black list“. Votre micro est à bout de souffle et pratique le rétropédalage ? “Ce n’est pas nous, c’est notre prestataire“.
Si un jour votre paie ne vous parvient pas ? “Ce n’est pas nous…“. Il y avait une histoire drôle sur les Panous-Panous. Certains la connaissent peut-être.
Notre site est aujourd’hui en accès libre, bien entendu, mais de nombreuses images n’apparaissent pas alors qu’elles tentent d’illustrer au mieux les articles (“Ce n’es pas nous…“). Impossible de lire la moindre vidéo, de nombreux salariés ne peuvent accéder à leur messagerie personnelle, des sites pourtant professionnellement utiles sont filtrés… “Ce n’est pas nous…“.
A titre d’exemple, nous étions intervenus en plein PSE pour signaler le blocage d’accès au site RTL qui proposait alors plus de 3 000 postes à pourvoir dans le cadre d’une opération “spécial emploi”.
Rappelons aussi l’anecdote de ce commercial Adecco qui, devant rencontrer un client, avait pris la louable initiative de consulter auparavant son site afin d’en parfaire sa connaissance. Réflexe professionnel irréprochable, penserez-vous ? Impossible … Blacklist veillait. Il faut dire que le client en question fabriquait de la lingerie féminine et que les filtres de censure automatique détestent tout particulièrement petites culottes, strings et soutien-gorges… Les technologies nouvelles au service d’une néo-pruderie, en quelque sorte !
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres des aberrations du filtrage automatique.
Soyons clair, internet au travail doit demeurer un outil professionnel et ne peut être destiné à des heures de loisirs ou, encore moins, à du téléchargement. Une fois cela posé nous ne pouvons que rappeler la nécessité d’un outil performant et complet utilisé de façon responsable par des salariés adultes. Qu’il y ait un contrôle raisonnable et pondéré des excès et dérives nous semble par ailleurs légitime.
Vous pouvez aussi visiter notre site officiel CFE CGC Adecco
