En octobre dernier Jean-François Copé décide de constituer une commission de réflexion sur la souffrance au travail, réunissant des députés de la majorité et des personnalités extérieures disposant d’une expertise. Après plusieurs semaines de travaux, de débat et d’enquête auprès des salariés, cette commission vient de rendre ses conclusions et dresse un catalogue des bonnes pratiques pour « travailler mieux au sein des nouvelles organisations”.
Car le constat de la commission est sans appel : l’organisation du travail telle qu’elle est conçue actuellement peut-être à l’origine de souffrance entraînant parfois des actes graves. La recherche de la sur-performance ne permet plus de prendre le recul nécessaire par rapport à son investissement et annihile toute espèce de dynamique collective. Le constat est accablant : un tiers des femmes et un quart des hommes seraient ainsi en situation de sur-stress.
La principale piste du rapport consiste à proposer de supprimer le lien existant entre l’entreprise et le médecin du travail, qui aujourd’hui ne joue plus son rôle de “filtre”. Les médecins ne seraient plus rémunérés par l’entreprise mais par un fond de cotisation alimenté par les entreprises.
Le rapport préconise aujourd’hui d’attribuer au manager un rôle d’écoute. Celui-ci devrait suivre des formations obligatoires sur la santé et le bien-être au travail.
Le rapport préconise aussi une élection directe des membres du CHSCT qui permettrait un renforcement de ses moyens d’action grâce notamment à l’attribution d’un véritable budget. Il faut savoir qu’aujourd’hui, l’instance majeure que représente le CHSCT ne dispose, tout à fait légalement, d’aucun budget de fonctionnement, ce qui réduit singulièrement ses possibilités d’action.
Le rapport propose aussi la création d’un label “santé et qualité de vie au travail”.
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