Encore un mauvais coup pour Kleenex. Rangeons nos mouchoirs, calmons nos sanglots nerveux et séchons nos larmes : notre groupe va bien, très bien même. Ce serait sans doute difficile d’aller mieux, au plan global, mondial et financier s’entend. Adecco vient en effet aujourd’hui d’annoncer le rachat de son concurrent américain MPS Group pour la bagatelle d’1,3 milliards de $, soit 868 millions d’€. C’est un très gros rachat qui devrait permettre à Adecco de renforcer sa position en particulier aux USA et au Canada, ainsi qu’en Grande-Bretagne et surtout d’influencer positivement le bénéfice par action dès la première année. Voilà qui rassurera au moins les actionnaires.
Pour donner un ordre de grandeur du montant de ce rachat, il suffit de le comparer au résultat Adecco monde qui fut de 495 millions € en 2008. Le rachat de MPS Group représente donc près de deux fois le résultat mondial du groupe pour l’année 2008. A cette aune, les reprises de ces dernières années font figure de transactions dans l’épicerie du quartier.
Voilà qui devrait rassurer les salariés et rendre un peu confus certains représentants du personnel beaucoup trop sensibles à la stratégie de tension qui présida aux négociations du PSE et de la GPEC. Les appels au secours et surtout à la précipitation de la direction s’appuyaient toujours sur le même argument :”Il faut faire vite, très vite, la situation est grave… Le groupe ne pourra résister longtemps. Signez en bas, on a tout prévu“.
Certains se préparaient à rejoindre l’Armée du Salut ou les Petites Soeurs des Pauvres tandis que d’autres se résignaient à aller se blottir sous les ponts (du Rhône ou de la Seine puisque nous avons deux sièges) pendant que nous répétions calmement et inlassablement, en substance : “La crise est grave, certes, et les salariés souffrent, c’est vrai. Nous sommes à leurs côtés et affirmons que le groupe a largement les moyens de passer sereinement cette épreuve tout en préservant au mieux ses salariés“. Nos experts nous avaient conforté dans cette vision des choses qui aujourd’hui se confirme par une reprise, encore timide et modérée, de l’activité et un rachat de très grande envergure.
Avec cet important rachat, la croissance du groupe se poursuit et même s’accélère et c’est tant mieux mais fidèles à nos engagements nous demandons à la direction de ne pas oublier les salariés qui l’ont rendue possible.