La CFE-CGC condamne avec force l’élargissement par décrets de la collecte de données des fichiers visant à prévenir les atteintes à la sécurité publique (les fichiers PASP, GIPASP et EASP). Désormais, les citoyens susceptibles de porter atteinte à la sécurité publique ou la sûreté de l’État pourront être fichés au regard de leur « appartenance » syndicale, « opinions » politiques, ou encore « convictions » philosophiques ou religieuses, alors qu’auparavant ce fichage ne faisait référence qu’à la notion « d’activités ».
Une différence de taille et passée en quasi-catimini, puisque l’éclairage de la CNIL a été demandé sur des textes ne mentionnant pas l’extension de cette portée. Pour la CFE-CGC, ces décrets bafouent le fonctionnement de nos institutions, et portent une atteinte grave au fonctionnement démocratique de notre pays.
Au-delà de la disproportion manifeste des moyens mis en œuvre pour garantir la sécurité publique de nos concitoyens, ce procédé traduit le manque de confiance du gouvernement dans nos institutions, et dans les femmes et les hommes qui les composent.
La CFE-CGC, syndicat indépendant politiquement, a toujours considéré la diversité des opinions et des idées comme sa plus grande richesse. Le respect des libertés individuelles, le droit d’exprimer et d’affirmer son point de vue, le droit de manifester son désaccord, constituent le socle des droits fondamentaux de notre démocratie. Surveiller désormais les « habitudes de vie » de chacun est non seulement une atteinte grave à la défense de nos libertés individuelles, mais peut potentiellement conduire à une manipulation d’opinions, comme nous le démontrent certains États totalitaires, aux pratiques dénoncées par le même gouvernement qui en prépare pourtant le terreau.
Aussi, face à ce grand danger et au nom de la préservation de notre pluralité d’opinions, ciment de notre République, la force de notre nation qui, dans sa constitution, reconnaît aux individus qu’« ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité », la CFE-CGC mettra en œuvre tous les moyens juridiques à sa disposition pour que cette richesse puisse continuer de s’exprimer, et que le pays des Droits de l’Homme demeure celui de la Liberté, de l’Égalité et la Fraternité.