L’énorme manifestation (entre 1,5 et 2,5 millions de participants en France, selon les estimations) peut se comparer à celle contre le CPE en 2006, les retraites en 2003 ou le plan Juppé en 1995. La précédente journée syndicale unitaire, le 22 mai 2008, pour les retraites, avait rassemblé de 300.000 à 700.000 manifestants. On en comptait un à deux millions en 2003 (retraites) et 1995 (Sécurité sociale).

Les slogans, très politisés, allaient bien au-delà de la seule revendication pour la défense du pouvoir d’achat ou des salaires et faisaient souvent état d’un rejet de plus en plus massif de la financiarisation outrancière de la vie économique et des ravages sociaux qu’elle implique. Les abus secrètent toujours leur contre-poison et nous assistons à un rejet de la mondialisation économique voulue par quelques centaines de décideurs sans aucun souci des intérêts nationaux et de ceux des salariés.

Les slogans étaient parfois violents, comme pour rappeler que l’homme n’est pas une variable d’ajustement ou un moyen parmi d’autres mais qu’il doit être placé au centre de toute politique économique. De plus en plus nombreux sont ceus qui renvoient dos-à-dos marxisme et libéralisme économique qui ne sont que les deux faces d’une même marchandisation de l’homme. L’un de slogans de la CFE CGC : “Mettons de l’humain dans l’économique”, résume parfaitement cette position éthique.

La présence de nombreux salariés de grands groupes privés mêlés à ceux du secteur public et para-public (La Poste, l’EDF, l’Education nationale…), avec notamment ceux de Carrefour, Auchan, Free, Sodexho, Adecco et beaucoup d’autres, prouve qu’il se passe quelque chose que les décideurs devraient entendre.

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