Ce dispositif vient en remplacement du RMI dont on connait la légendaire efficacité en ce qui concerne le retour au travail et concernerait environ 3 millions de foyers pour un total de 7 millions de personnes. Il permettra aux travailleurs pauvres dont les revenus sont inférieurs à 880 € par mois, de percevoir un complément de salaire. L’objectif est ainsi de faire passer 700 000 personnes au dessus du seuil de pauvreté. Il est aussi et essentiellement, surtout dans l’annonce, d’encourager le travail puisque tout retour à l’emploi donne lieu à une augmentation de salaire. Ce serait donc la fin d’aberrations incitant certains demandeurs d’emploi à le rester de crainte de voir baisser leurs ressources en reprenant un emploi.
Il y à aujourd’hui 7,9 millions de pauvres en France et l’objectif ambitieux du gouvernement vise à réduire ce nombre d’un tiers d’ici à 5 ans.
Qui va payer ce dispositif ? Devinez… Le coût global du RSA est estimé à 9,8 milliards d’euros dont 6,6 milliards au profit de bénéficiaires sans activité. Son surcoût par rapport au RMI sera essentiellement financé par la nouvelle taxe de 1,1% sur les assurances-vie, les mutuelles, les plus-values, les revenus fonciers et les dividendes. Ce sont donc essentiellement les petits épargnants, pas encore pauvres, qui financeront ce surcoût.
Tout système a ses effets pervers et la crainte légitime de nombre de partenaires sociaux consiste à voir dans ce dispositif une incitation pour certaines entreprises à user et abuser du temps partiel et des bas salaires. Mais Martin Hirsch se veut rassurant puisqu'”une sensibilisation a été faite auprès des employeurs“. Ouf ! on respire. Par ailleurs, le groupe Carrefour, premier employeur français s’engage à ne pas utiliser le RSA comme prétexte à des temps partiel. Nous voici définitivement rassurés…