Présenté comme cela, la différence semble assez subtile. Quelle peut bien être en effet la différence entre une GPEC et une GPEC ? A première vue c’est kif-kif bourricot comme on dit sous les palmiers. En effet, impossible de répondre si on ne développe pas le sigle.
D’un côté, nous avons une Gestion Prévisionnelle des Emplois et Compétences, qui permet d’ajuster et d’adapter progressivement et dans le temps les ressources humaines d’une entreprise pour les faire concorder avec l’orgasnisation prévisble et/ou voulue de l’entreprise. C’est tout simplement l’encadrement et la formalisation de la gestion des ressources humaines. La démarche semble saine et normale car personne ne peut imaginer qu’une entreprise reste figée sur des marchés statiques dans un monde économique immuable. La mise en place d’une GPEC, à compter de l’établissement d’une cartographie des métiers, peut prendre, selon notre expert, de quatre à six mois de travail et de négociation.
D’un autre, nous avons la Gestion Prévisionnelle Expresse des Compétences. Vu de l’extérieur, c’est un peu la même chose mais version accélérée et même hypersonique puisque l’entreprise entend mener ce processus en moins d’un mois, ce qui est complètement utopique. La justification avancée à cette marche forcée reste toujours la même : la conjoncture. Quand on sait la réduction draconienne du réseau, en termes de salariés comme de sites – bien-au delà du PSE initial qui visait une réorganisation structurelle de l’entreprise – menée dans l’entreprise ces vingt-quatre derniers mois, on peut toutefois douter de la nécessité d’une telle urgence ?
Si nous ne contestons pas la démarche GPEC, nous en contestons le rythme imposé et une stratégie de tension soigneusement entretenue, le tout dans un climat fort peu serein. En effet, la direction, épaulée par ses supplétifs, mène aux élus un train d’enfer bien peu compatible avec un dialogue social de qualité. Cela aussi vous devez le savoir.