Publié en 1969, Le principe de Peter n’a pas pris la moindre ride. Entre rigueur d’observation et humour décapant ce principe énonce une vérité toute simple : tout salarié tend à évoluer naturellement jusqu’à son seuil d’incompétence. S’il est compétent, il progresse à un poste plus élevé et si à ce nouveau poste il s’avère toujours aussi compétent il progressera encore jusqu’à atteindre un poste sur lequel il se révèlera incompétent.
Le principe de Peter est un grand classique de la bibliographie d’entreprise et l’un des premiers à acquérir pour quiconque se passionne pour le monde du travail et des entreprises. Nous vous en livrerons ici régulièrement quelques extraits en espérant vous donner l’envie de lire le livre.
Le principe de Peter
“L’incompétence au travail se manifeste partout. Un exemple :
E. Tinker était exceptionnellement zélé et intelligent quand il était apprenti dans un garage automobile. Il devint bientôt mécanicien. Il savait admirablement diagnostiquer les plus obscurs défauts d’un moteur et faisait preuve d’une patience merveilleuse pour les réparer. Il fut nommé contremaître de l’atelier de réparations.
Mais là, son amour de la mécanique et son perfectionnisme deviennent des défauts. Il entreprend un travail qui lui paraît intéressant, néglige les réparations urgentes, en disant que tout s’arrangera bien.
Il ne laisse jamais partir une voiture avant d’être parfaitement satisfait du travail effectué. Il se mêle de tout. Il n’est jamais à son bureau, mais on le voit plongé jusqu’à mi-corps dans un moteur démonté et, pendant que l’ouvrier qui devait faire le travail l’observe, les autres attendent qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. L’atelier est donc surchargé de travail, tout est en désordre, et les livraisons sont en retard.
Tinker est incapable de comprendre que le client moyen ne demande pas la perfection, mais veut sa voiture à l’heure ! Il ne peut comprendre que la plupart de ses ouvriers s’intéressent moins aux moteurs qu’à leur feuille de paye. Tinker ne s’entend donc ni avec ses clients ni avec ses subordonnés. Excellent mécanicien, il est devenu contremaître incompétent.
Principe de Peter : Dans une hiérarchie, tout employé a tendance à s’élever à son niveau d’incompétence.
Corollaire : Avec le temps, tout poste sera occupé par un employé incapable d’en assumer la responsabilité.
Évidemment, on ne trouvera presque jamais de système dans lequel chaque employé aura atteint son niveau d’incompétence. Dans la plupart des cas, le travail continue, accompli par les employés qui n’ont pas encore atteint leur niveau d’incompétence.”