Un délégué syndical ou quelque élu que ce soit ne doit subir aucun préjudice de carrière, ni de rémunération du fait de son engagement, ça c’est le point de vue théorique et surtout c’est la loi. Dans les faits, malheureusement, de façon plus ou moins ouverte, nombreux sont les élus qui constatent un retard salarial sur les collègues non élus d’âge, d’ancienneté, de formation et de fonction plus ou moins similaires. Ils constatent aussi souvent une moindre avancée de carrière que l’on tente de leur justifier sous des prétextes plus ou moins fallacieux. Mais la répétition des cas et la durée dans le temps de ce genre d’agissements permettent d’asseoir l’accusation de discrimination syndicale.
Pour avoir négligé ces principes de simple bon sens et d’équité, Renault Trucks vient de se faire condamner par la Cour de Cassation et se voit dans l’obligation d’indemniser cinq délégués syndicaux. En procédure depuis 2004, les militants accusaient leur entreprise de ne leur avoir fait bénéficier d’aucune évolution de carrière, ni de rémunération. Les élus percevront donc entre 10 000 et 25 000 euros chacun à titre de réparation. Justice est ainsi faite.
Avec les remous provoqué par l’annonce d’une délocalisation de la production des véhicules Clio en Turquie, le constructeur automobile se serait sans doute volontiers passé de cette nouvelle contre-publicité.
Aucune entreprise n’est exempte, à priori, de ce genre de pratique et la CFE CGC particulièrement sensible sur le sujet travaille depuis de nombreux mois sur quelques dossiers dont l’un particulièrement éloquent dans le Nord.