La CFE CGC a quasiment le même âge que notre système de protection sociale. Depuis son origine, notre organisation milite en faveur d’une Sécurité Sociale juste et équitable. Notre credo : cotiser de manière solidaire selon nos moyens pour être soignés selon nos besoins.
Cette maxime de bon sens a de plus en plus de mal à être admise par ceux qui jonglent avec les déficits de tous ordres et qui font de la rentabilité la pierre de touche de l’édifice de protection sociale français. Le vieillissement de la population, les crises économiques à répétition ont fait que cet édifice a besoin, non pas d’un ravalement de façade, mais bien d’une refondation. Ce n’est pas la politique choisie par le gouvernement : se succèdent retouches comptables, contraintes de procédures pour les médecins et les malades, hausses de forfaits hospitaliers, taxes supplémentaires, multiplication des déremboursements de médicaments… Comme si un médicament pouvait être plus ou moins efficace en fonction de son niveau de remboursement !
L’autre grande idée de nos décideurs est de “responsabiliser” les usagers. Autrement dit, il y aurait d’un côté des malades responsables, qui se soigneraient de manière modérée pour ne pas coûter trop à la société et, de l’autre, des irresponsables qui fréquenteraient à nos dépens les cabinets médicaux et les hôpitaux… à vous de vous reconnaître !
Et puis il y à une autre dérive qui s’installe malicieusement. Celle qui cherche à nous convaincre que notre santé n’est plus un objectif de société, mais un marché de libre concurrence. Les États-Unis en reviennent, la France y va…
La CFE CGC ne partage pas cette vision mercantile de la protection sociale. S’il y à un domaine où la solidarité prend tout son sens, c’est bien la santé de tous ! Qui dit solidarité dit partage de l’effort. L’esperance de vie se prolonge, tant mieux, mais cela nous oblige à reconsidérer le panel de ceux qui contribuent à cette communauté d’intérêts. Ce ne sont plus les seuls salariés qui doivent financer la Sécurité Sociale ! Tous les Français, quel que soit leur statut, doivent participer à ce qui est, finalement, un principe de réciprocité. Une cotisation sociale sur la consommation, notamment des produits importés, tiendrait parfaitement ce rôle puisque affectée exclusivement à la branche maladie. Il existe bien déjà une taxe sur les alcools et sur le tabac !
Reste à convaincre ces fameux décideurs. A nous d’être force de propositions et de persuasion.
Bernard Van Craeynest
Président de la CFE CGC
Editorial relevé dans Encadrement Magazine n° 170, décembre 2009/janvier-février 2010. Magazine que reçoivent gratuitement l’ensemble de nos adhérents.

Vous pouvez aussi visiter notre site officiel CFE CGC Adecco

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