A la CFE CGC, nous avons coutume de dire que si les salariés ne s’occupent pas de leur carrière, de leur salaire, de la protection de leur statut et de leurs intérêts de façon générale, d’autres s’en occuperont. Agir ou subir, c’est la rude loi de la vie. Voici un article paru sur Courrier cadres qui confirme parfaitement cette vue des choses. A force de ne pas défendre leurs intérêts, ni de s’unir pour faire valoir leurs droits, les salariés subissent et subiront de plus en plus la baisse de leur rémunération, puis, beaucoup plus tard, ce sera  celle de leur retraite.

« La reprise des offres d’emploi n’entraîne pas une hausse des salaires à l’embauche »

 « La reprise des offres d’emploi n’entraîne pas une hausse des salaires à l’embauche »
Le réseau de recrutement Expectra a publié hier son baromètre annuel sur les salaires des cadres. Selon cette étude basée sur 133 000 fiches de paie, les salaires à l’embauche connaissent une baisse en 2010 encore plus importante qu’en 2009. Les explications de ce recul par Hugues Pariot, directeur général d’Expectra.
  • Après avoir baissé de 1,6% en 2009, les salaires à l’embauche des cadres sont en recul de 1,9% en 2010, d’après la 8ème édition de votre baromètre. Comment expliquez-vous cette détérioration ?
Jusqu’au dernier moment, nous avons espéré une amélioration des résultats. Et puis, il a fallu se rendre à l’évidence : les chiffres n’allaient pas dans le bon sens. Cette situation est d’autant plus préoccupante que l’on espérait un regain des salaires à l’embauche cette année. En réalité, si nous notons une légère augmentation des offres d’emploi cadres depuis quelques mois, cette reprise n’est pas assez importante pour influencer à la hausse les salaires à l’embauche. En particulier, avec la prolongation des plans de sauvegarde de l’emploi, les entreprises se retrouvent aujourd’hui plus que jamais en position de force. En outre, la mise en place généralisée de la GPEC (gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, NDLR), qui amène les entreprises à chercher d’abord en interne pour pourvoir un poste, avant de recruter en externe, a eu plutôt l’effet de tirer les salaires à l’embauche vers le bas.

Que voulez-vous dire ?

Pour ne pas attiser les revendications salariales, les « gaps » de rémunération sont traditionnellement limités dans le cadre d’une promotion interne. Et il est difficile ensuite d’augmenter sensiblement le budget quand aucun candidat interne n’a été trouvé et que l’entreprise est contrainte de lancer un recrutement externe. De toutes façons, les entreprises n’apprécient pas les « mercenaires », motivés uniquement par l’appât du gain. Sans compter que les DRH ne disposent plus beaucoup de marge de manœuvre financière, les directions générales leur demandant de maîtriser au maximum la masse salariale. Même si plus que jamais, les prétentions salariales des candidats constituent un élément déterminant dans le processus de recrutement.

N’y a-t-il vraiment aucune bonne nouvelle ?

Les cadres en poste prennent le risque de changer d’entreprise à la condition qu’ils obtiennent au passage un gain substantiel de rémunération. Comme cette opportunité reste relativement rare, ils sont moins motivés pour bouger. Du coup, les entreprises s’ouvrent davantage aux cadres en recherche d’emploi, moins exigeants en matière de rémunération. Cette source de recrutement participe également à la politique en faveur de la diversité mise en place avec succès par de plus en plus d’entreprises. Le taux de chômage est en effet plus élevé chez les femmes, les minorités visibles, les seniors et les handicapés.

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