Le moins qu’on puisse dire c’est que les mesures d’annualisation des allègements, prévues à l’article 12 de la loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2011, font parler et surtout redouter une nouvelle baisse des salaires dans la profession du travail temporaire.
Ces mesures n’avaient à l’origine et n’ont d’ailleurs toujours qu’un sens et qu’une finalité : favoriser l’embauche des bas salaires. De l’argent public est déversé sur les entreprises pour favoriser l’emploi. L’objectif a-t’il été atteint ? Mais ceci est un autre débat.
Le sujet est grave puisque le Prisme évaluait à 29% la baisse des allègements pour la profession, avant le relèvement des seuils salariaux de 10% qui ramènerait cet impact à 22%, ce qui est encore considérable et représente autant de résultats envolés pour les agences comme pour l’entreprise.
Il s’agit là d’une moyenne générale nationale et ce ratio peut-être littéralement pulvérisé dans les entreprises de travail temporaire ayant rationnalisé et optimisé au mieux la gestion de cette précieuse manne. N’oublions pas non plus qu’à l’intérieur d’une même enseigne certaines agences ne percevaient que bien peu d’allègements tandis que d’autres en font l’essentiel de leurs résultats. De quoi vivront ces dernières ? La question mérite d’être posée.
Cette sévère baisse du montant des allègements perçus impactera donc les salaires de façon significative à moins que l’entreprise n’introduise un modérateur à la baisse comme elle en a la possibilité. Le problème c’est qu’aujourd’hui, rien n’est dit sur le sujet.
Ces graves questions nous inspirent quelques réflexions périphériques. Commençons-nous à arriver au bout d’un système ? Va-t-on un jour pouvoir vendre notre prestation à son juste prix, ce qui supposerait des révisions déchirantes et une certaine forme d’intelligence de la concurrence ? L’actionnaire, enfant gâté de ces dernières années, va-t-il consentir à son tour quelques efforts ?