Vivons-nous, en ce moment chez Adecco France, un Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) déguisé ? La question est légitime si l’on prend en compte les nombreuses remontées qui nous viennent de presque toutes les régions.
Les “réorganisations” se multiplient, sans d’ailleurs qu’en soient le moins du monde informées les instances représentatives du personnel, ce qui constitue, rappelons-le quand même au cas où cela intéresserait certains élus, autant de délits d’entrave. Ces réorganisations ont entre elles un dénominateur commun : toujours plus de départs et par conséquent, toujours moins d’effectifs. Cela va du départ naturel, pour une opportunité ou simplement par ras-le-bol, au licenciement pur et simple, plus ou moins justifié, en passant par les pressions diverses et variées censées amener le salarié à tirer sa révérence à moindre coût.
Ruptures conventionnelles et transactions se multiplient. Oh bien sûr, nous n’en sommes pas au niveau de 2008 qui pourrait figurer dans le Guiness sous la rubrique “l’année du chéquier”, mais quand même. La réorganisation du service “Administration du Personnel”, avec centralisation d’un certain nombre de tâches (gestion des absences, situation administrative des salariés, frais, informations sur les salaires) pourrait se solder au final par la suppression d’une dizaine d’emplois dans les régions. “Réorganisation” de l’entité BTP, combien d’emplois supprimés ? Son responsable, V.R. a déjà quitté le navire sans tambour, ni trompette et combien le suivront ?
D’autres informations font état de certaines consignes passées par des directeurs de région pour continuer à “optimiser” les effectifs. Inutile de traduire, tout le monde comprend.
Alors, nous le répétons calmement : sommes-nous en plein PSE déguisé ?
Jusqu’à quand et jusqu’où continuera-t-on à affaiblir l’outil de production ?
Répondra-t-on un jour à cette autre question que nous posons, sans succès, depuis des années : quel est l’effectif-cible, celui vers lequel nous tendons ? En d’autres termes, à quel effectif la direction veut-elle finalement parvenir et sous quel délai ? 3 000 ? 2 500 ? 1 000 ? Moins ?
Pour mémoire, nous étions plus de 5 000 salariés permanents il y à encore quelques années, puis 4 000, puis aujourd’hui nettement en-dessous de 3 500, nous filons vers les 3 000…