C’est à celui qui fera plus barbare que l’autre : leur dernière trouvaille est de sélectionner des stagiaires aspirants esclaves à 1 000 € par mois à l’issue d’un tournoi de poker, cela fait très tendance n’est ce pas ?
Jusqu’à présent, on faisait la fête quand enfin on décrochait le CDI après 5 CDD et 10 stages. Nous aurons l’occasion de la refaire si on gagne le tournoi de poker, surtout si à la « river » on touche la carte miracle à 2 % de chance. Quoi, j’entends le premier éliminé qui dit « quelle chance ! », mais il n’a rien compris l’abruti. J’ai pris des risques, moi, d’aller chercher la couleur jusqu’au bout. Les employeurs aiment les courageux, les stratèges et les psychologues. Le poker, c’est un jeu de tueurs, c’est Patrick (Bruel, bien sûr) qui l’a dit.
On avait le CV anonyme, bientôt l’adresse anonyme pour le 93 qui se plaint que cela complique la vie des jeunes travailleurs en recherche d’emploi. Nous avons maintenant le stage sélectif qui tient à un coup de carte du hasard.
Toutes les grandes écoles de commerce et de management vont certainement apprécier, c’est quand même plus sympa que de trimer dans les classes préparatoires où nos élites se donnent tellement de mal pendant 3 ans, pour intégrer les usines à management par la sélection au QI et au MBA payé par papa. Vive la République méritante et le poker à la maternelle. Après tout, les Chinois apprennent le bridge à la communale, eux.
Que vont faire les syndicats de Havas ? Et les grands clients comme L’Oréal ou Citroën qui payent si cher les bons conseils en communication pour trouver les vraies valeurs de leurs marques et de leurs entreprises afin d’attirer les talents et fidéliser leurs génies ?
- Attendons le résultat de ce magnifique tournoi de la honte du 26 novembre prochain. N’est pas américain qui veut. Eux au moins, ils font pire et le font en grand et bien. À Las Vegas, les grandes entreprises organisent des tournois géants pour recruter mille stagiaires d’un coup, c’est pratique courante. Chez nous les apprentis marketers jouent petit bras comme dans leur tête, du très petit, du minable, du honteux.