Leurs lointains aïeux pratiquaient assidument la mise à sac mais c’est la main dedans que viennent de se faire pincer leurs (in)dignes descendants.
Nous nous étonnions récemment sur ce blog de constater que les Norvégiens sont les plus nombreux des internautes étrangers à lire notre prose. Il semblerait que cet engouement relatif ait un lien direct avec l’actualité.
Voici en effet une dépêche de l’AFP qui apporte sans doute beaucoup plus qu’un début d’explication :
“La direction du groupe suisse Adecco, numéro un mondial du travail intérimaire, a promis jeudi un grand nettoyage au sein de sa filiale norvégienne, accusée de multiples violations du code du travail.
Plusieurs municipalités norvégiennes ont décidé de ne pas renouveler leur contrat avec la branche santé d’Adecco Norvège depuis que les médias ont révélé fin février les conditions de travail illégales de ses employés dans des centres de soin qui recourent à ses services.
Dans une clinique d’Oslo, Adecco aurait laissé ses intérimaires travailler jusqu’à 84 heures par semaine sans être payés au régime des heures supplémentaires, certains employés dormant même dans les caves de l’établissement pour enchaîner les vacations.
Après ces révélations, Adecco Norvège a reconnu des infractions au code du travail dans d’autres centres de soins qui, pour certains, ont dénoncé leur contrat.
“Ceux qui ont été impliqués et qui étaient au courant seront licenciés”, a déclaré jeudi le directeur général d’Adecco, Patrick de Maeseneire, cité par la télévision norvégienne NRK.
Dans une mise au point auprès du journal Dagbladet, Adecco a ensuite affirmé que les déclarations de M. de Maeseneire concernaient en fait le directeur de la branche santé d’Adecco Norvège, Baard Kristiansen, qui a d’ores et déjà présenté sa démission.
Lors d’une conférence de presse jeudi, la direction d’Adecco Norvège s’est elle-même engagée à régulariser la situation.
“Que cela soit bien clair: tout le monde va recevoir rétrospectivement le paiement d’heures supplémentaires auquel (les employés) ont droit”, a déclaré le directeur, Anders Oewre-Johnsen, cité par l’agence NTB.
Alors que des élections locales sont prévues en septembre, l’affaire a pris une tournure politique en Norvège, où gauche et droite s’opposent frontalement sur l’opportunité de privatiser les prestations de soins.
L’Inspection du travail norvégienne a demandé à la police d’ouvrir une enquête.
Ce scandale intervient alors qu’Adecco a fait état jeudi d’un net rebond de ses résultats, avec un bénéfice net de 423 millions d’euros en 2010 contre seulement 8 millions un an plus tôt.”
(©AFP / 03 mars 2011 16h49)